Page 6 - Voyages&groupe n°15

L’irrésistible ascension
>Marché. En 1985 naissait Ryanair, devenue depuis la première compagnie AÉRIEN aérienne à bas coûts en Europe. Elle devrait transporter cette année
138 millions de passagers. Depuis, les low cost poussent un peu partout,
venant bousculer les transporteurs traditionnels, et poursuivent leur irrésistible ascension sur tous les segments : court, moyen et long-courriers.
Le low cost est un modèle no- vateur de concurrence, qui repose sur une équation sim-
ple : simplifier les produits et les services pour diminuer les coûts et les prix. Il a été appliqué, pour la première fois dans le sec- teur aérien aux Etats-Unis au mi- lieu des années 70 (Skytrain), avant d’arriver en Europe dans
“En 2017, les low cost représentaient en Europe 43 % de part de marché sur les court et moyen- courriers, un tiers du trafic aéroportuaire en France.
les années 90, avec l’Irlandaise Ryanair, puis la Britannique ea- syJet. En 1997 s’achève la libé- ralisation de l’espace aérien eu- ropéen, ouvrant l’accès au marché intérieur de chaque Etat pour les compagnies. Nombre d’entre elles se développent, poussant les compagnies traditionnelles à lancer leurs propres filiales low cost : Germanwings pour Luft- hansa, Transavia pour Air France/KLM, Air Canada Rouge pour Air Canada ...
Jusqu’alors déployant leurs ailes sur les court et moyen-courriers, certaines affichent clairement leurs ambitions de s’imposer sur le long-courrier, comme Norwe- gian (33 millions de passagers en 2017) ou comme Level, la nou- velle compagnie à bas coûts du groupe IAG, qui a débuté ses opérations en juin 2017 au départ de Barcelone. Alors que, paral- lèlement, s’observe une hybri- dation, un rapprochement des
modèles : la concurrence des low cost a fait changer la stratégie des compagnies traditionnelles qui s’inspirent de leur modèle pour réduire leurs coûts. De leurs côtés, les low cost proposent de plus en plus de services.
Succès confirmé
Les compagnies à bas coût sont devenues un acteur à part entière du transport aérien, grignotant largement la part de marché des transporteurs historiques, chan- geant la façon de voyager, tout en assurant parallèlement la crois- sance des aéroports régionaux (dits « secondaires »). Des tar- macs qu’elles privilégient pour plusieurs raisons.
D’abord parce qu’elles y reçoivent des aides financières, soit de la part des aéroports eux-mêmes, soit des communes ou régions alentour qui espèrent par ce biais booster notamment le tourisme. Puis parce que la petite taille de
6 - Voyages & groupe 15 - Juin 2018
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