Page 50 - Voyages et Groupe N°4
P. 50
de kilomètres de fosses désor- mais noyés. Système de treuil- lage, le chevalement a été ré- aménagé en ascenseur, a n de descendre les visiteurs dans 450 m de galeries de houille postiche. Dans un train minier d'époque, on remonte l'histoire : d'abord avec le cintre à vérins, qu'on dé- place pour le soutènement de la galerie, tandis que le convoyeur à chaînes, rampe derrière les pieds des mineurs à marteau- piqueur, quémandant sa dose de houille du "front". Puis on re- monte encore, au temps des che- vaux, aveugles à demi, qu'on descendait sous l'ascenseur, tant celui-ci était étroit, pour ne les ramener à la surface qu'en n de carrière, et les brader aux fer- miers voisins.
Encore quelques mètres, et l'on redécouvre le travail des boiseurs
4 questions à... Denis Collomb,
de jadis, tandis qu'avec leur rivelaine à deux pointes, les pi- queurs "arrachent" le charbon "à coutordu" dans des boyaux de 80 cm.
En surface, on visite aussi la lam- pisterie où on recevait l'indis- pensable lampe anti-grisou en échange d'un jeton : comme les "marronniers" des chambres d'hôtel, ils permettaient de s'as- surer que tout le monde était re- monté. Le "grand lavabo" est toujours là, avec l'alignement des douches, et le vestiaire où l'on hissait au plafond les tenues de travail pour que - l'air chaud montant - elles sèchent pour le lendemain.
« Ouaïsse, pas vaïsse » ! Dans le même temps, la ville voyait éclore d'autres légendes. En 1898, Geo roy Guichard lan-
1
3
1 Le chevalement du puits Couriot.
2 Pas une installation, juste les vêt ements des
mineurs a sécher dans le grand lavabo.
3 La mine épopée stéphanoise.
4 Les jetons, qui indiquent si tous les mineurs sont bien remontés.
5 La Belette, haut-lieu de la culture alternative stéphanoise.
6 Sandra Coelho, designer stéphanoise.
directeur du pôle Groupes de Transat France
Voyages & groupe : vous êtes Stéphanois de naissance,
comment voyez-vous votre ville ?
Denis Collomb : "Sainté" vit avec un passé ouvrier et a du mal à s'en séparer. Elle a quelques musées sympas, comme celui de la Mine, mais c'est surtout une ville à taille humaine, avec la nature en périphérie. On peut faire du bateau dans les gorges de la Loire, du ski de fond au mont Pilat : 15 ou 20 km et on est au vert... D'habitude, pour voir un brin d'herbe dans une métropole, il faut faire beaucoup plus !
V&G : la Biennale du Design profite-t-elle à votre activité ?
D.C. : elle pro te davantage à des transporteurs situés dans un rayon de 200 km, à Lyon ou Clermont. Mais, nous avons déjà vendu des transferts pour le site du Corbusier. Tout ce qui est événementiel fait du bien à la ville : l'Euro, le Tour de France, la Biennale, ça fait vivre les taxis, les restos, les fabricants de gadgets...
V&G : que reprocheriez-vous à Saint-Etienne ?
D.C. : la vie nocturne, ce n'est pas ça. On sou re de la déserti cation du centre-ville, mais c'est un phénomène national. L'o ce du tourisme fait tout pour y remettre de l'animation. La mairie lance une troisième ligne de tram qui va desservir le Zénith et le stade. Et puis, le tourisme d'a aires marche très bien et Saint-Etienne reste une ville étape vraiment attrayante : on est à trois-quatre heures des Alpes, de la mer ou même du Périgord.
V&G : une attraction méconnue ?
D.C. : le Carré Pétanque, près des usines Obut, à Saint-Bonnet-le-Château : on peut, comme dans un bowling, y jouer et manger. Et puis, je suis un peu chauvin : j'aime le musée de l'AS Saint-Etienne. Cette équipe n'est plus ce qu'elle était, mais même les jeunes générations aiment à y aller avec les grands- parents. Vous savez, je voyage pas mal, et où que j'aille, dès que je dis que je viens d'ici c'est : "Ah ! Saint-Etienne : la ville des Verts !"
50 - VOYAGES & GROUPE 04 - MAI 2017
Radioscopie

