Page 42 - MOBILITES MAGAZINE N°32
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                               Opérateurs & réseaux
 ment le mix-énergétique est à même de répondre à toutes les facettes de la transition énergétique dans le transport de voyageurs. Les besoins sont immenses et très diversifiés, mais les réponses que nous pouvons apporter le sont tout autant.
: Les industriels sont-ils prêts ?
PM : Ils sont obligés, le rythme leur est imposé par les contraintes environnementales. bien sûr, ils observent attentivement l’évolution des différents lobbies qui agissent dans ce secteur, et ils prendront leurs décisions en fonction d’une stratégie permettant d’assurer la pérennité de leur entreprise. Ce qui est nouveau, c’est que de grands industriels, notamment cer- tains énergéticiens, commencent à évoquer une progression par pa- liers pour certains types d’énergies, le gaz notamment. Par ailleurs, la communauté des acteurs du trans- port collectif commencent à bien comprendre que le tout électrique ne sera pas la solution.
: Quels sont encore les freins majeurs à cette
évolution ?
PM : Le fond du problème, et le frein majeur à la transition éner- gétique des transports est claire- ment celui de l’avitaillement. Nous
aurons besoin demain de stations- services mettant à disposition tous les types d’énergie, du gazole à l’électrique, en passant par le gaz et l’hydrogène. C’est possible, cela existe déjà ailleurs, et nous sommes de toute façon poussés vers cela par les évolutions planétaires.
: Les industriels chinois semblent aborder la
transition écologique en combinant innovation technologique majeure en matière d’énergie et relative simplicité des véhicules, afin de dégager un coût abordable par les donneurs d’ordres. est-ce une piste à suivre en europe, qui a depuis longtemps opté pour une excellence technologique très coûteuse ?
PM : C’est en effet une solution possible, mais elle participe d’une vraie volonté politique. Quant aux opérateurs, ils doivent dès au- jourd’hui cesser de déroger à la règle simple du prix de revient + marge = prix de vente, et cesser de jouer avec les plus-values. Cette évolution possible imposera par ailleurs à l’industriel d’être aux côtés des entreprises, car il est di- rectement concerné. En fait, il faut réfléchir à la rentabilité des maté- riels sur une période de cinq ans.
Il faut réfléchir àla rentabilité des matériels sur une période de cinq ans.
: Les clients accepteront-ils un retour à la
simplicité des véhicules de transport ?
PM : Le jeune public, nos clients de demain, est en train de changer à grande vitesse. La voiture comme marqueur social sort progressive- ment, et très rapidement, du champ du désir. Elle devient un outil de mobilité parmi d’autres, la simplicité n’est pas un problème. Par ailleurs, on constate que les clients des Cars macron veulent par exemple un prix de billet le plus bas possible, un confort de siège correct et surtout des prises USb pour brancher leurs smart- phones, tablettes ou autres ordi- nateurs, avec le WIFI. La marque du véhicule ou la haute technologie embarquée ne sont pas des fac- teurs entrant en ligne de compte. Il me paraît donc probable que nous retournions à l’avenir vers une certaine simplicité, des maté- riels comme de la structure orga- nisationnelle des transports.
: finalement, quelles actions devraient-
elles selon vous être menées rapidement pour favoriser cette transition ?
PM : Je pense que nous devrions travailler à la mise en place d’ob- servatoires de la mobilité de de- main, dans lesquels se retrouve- raient opérateurs, industriels et autorités organisatrices. Je sais que le groupement réunir*, dont je fais partie, travaille à l’élaboration de ce type de structures, et je pense que cela est essentiel pour que tous les acteurs que nous sommes puissent s’approprier cette transition incontournable. Les PmE comme la mienne disposent au- jourd’hui d’une magnifique boîte à outils, il faut maintenant passer à la construction...z
PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE COSSARD
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   42 - MoBiLités MAGAzine 32 - DéCEmbrE 2019
* réunir est un réseau de PmE indépendantes du transport de voyageurs, qui comptent une centaine d’adhérents, 200 implantations, et exploite un total de 7500 véhicules en France.
     



































































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