Page 37 - Voyages&Groupe n°13
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                t pas de grandir
çaise prouve-t-elle que la desti- nation est devenue mature ? C’est sans doute le cas sur les villes de Lisbonne et de Porto, qui ont profité d’un véritable pont aérien mis en place par les compagnies aériennes. Mais ce n’est pas en- core le cas pour les autres régions du pays, selon Jean-Pierre Pin- heiro, directeur général de l’office national du tourisme du Portugal, à Paris (voir encadré).
« La France est notre premier marché étranger, avec notam- ment 60% de nos recettes qui concernent le segment long-cour- rier. Mais, en 2017, pour les dé- parts depuis les provinces fran- çaises à destination du Portugal, le changement de nos appareils, des Embraer 70 au lieu des Em- braer 45, a induit une offre sup- plémentaire de 55%, par rapport à 2016. Cette année 2018 sera plus stable », confirme de son côté Carlos Corréia, directeur de la compagnie nationale TAP pour la France et le Benelux, à Paris. Ce qui n’est pas le cas des esca- drilles des low cost qui se bous- culent entre les deux pays, mais très majoritairement vers Lis- bonne et Porto. Une offre donc très accessible.
Objectif : les ailes
de saison
Lors du BTL, parmi la vingtaine de professionnels de tourisme français invités par l’office na- tional du tourisme du Portugal et représentant tous les métiers, beaucoup sont venus pour pro- fiter de l’engouement de la clien- tèle et trouver de nouvelles idées. C’est ce que nous a confirmé Mélanie Allain, directrice de pro- duction chez Plus Belle l’Europe, basée à Paris. Elle propose pour
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3 questions à...
Jean-Pierre Pinheiro, directeur général de l’office natio-
nal du tourisme du portugal à paris
Voyages & groupe : comment appréciez-vous les résultats 2017, pour le marché français ? Jean-Pierre Pinheiro : le ralentissement de la croissance du marché français ne nous étonne pas, ni ne nous préoccupe. On ne pouvait pas continuer indéfiniment avec des progres- sions à deux chiffres ! Effectivement, Lisbonne et Porto
arrivent à maturité avec des taux de remplissage très élevés, liés au succès des city-breaks. Mais nous sommes contents des progressions enregistrées dans des régions comme l’Algarve, l’Alentejo, le Centre... qui sont encore loin d’avoir atteint leurs potentiels.
V&G : comment le Portugal gère cette croissance, en matière d’offre ?
J.P.-P. : nous avons conscience qu’il existe encore des marges de progression sur certains segments. Je pense notamment à celui des hôtels-clubs sur lesquels nous travaillons avec les plus grandes marques françaises pour les inciter et les aider à s’installer au Portugal. Nous attendons cette année l’ouverture d’une qua- rantaine d’hôtels, dont une poignée de clubs. En matière d’aérien, nous atteindrons cet été 540 vols par semaine entre la France et le Portugal, depuis une vingtaine d’aéroports français. D’une façon générale, nos priorités sont de réduire la saisonnalité, d’augmenter la durée des séjours et de répartir les flux touristiques vers les régions de l’intérieur.
V&G : quels sont les moyens dont vous disposez pour parvenir à ces objectifs ?
J.P.-P. : sur le marché français, ce sont deux millions d’euros qui sont engagés. Nous maintenons nos efforts dans la communication digitale, au travers de parte- nariats avec les compagnies aériennes et les voyagistes, en complément des cam- pagnes institutionnelles. Et nous lançons un nouveau challenge de vente auprès du réseau de distribution, afin de bien faire comprendre que le Portugal est aussi une destination qui se vend en agence de voyages.
Evénements
       des individuels regroupés un cir- cuit de huit jours et sept nuits, en autocar, accessible depuis une dizaine d’aéroports fran- çais : « outre les incontournables de la destination, Lisbonne et Porto, nous avons aussi une mini croisière-dégustation sur le Douro. Le taux de satisfaction est généralement très important, au- dessus des 80 % ». Avec plus de 300 départs par an, pour des groupes de 15 à 50 pax, c’est en-
core l’Italie qui reste cependant la destination fétiche de Plus Belle l’Europe. Réduire la sai- sonnalité, travailler sur les ailes de saison, profiter des régions autres que les villes phares de Lisbonne et de Porto... doivent être désormais les pistes à suivre pour les agences de voyages, et encore davantage pour les spé- cialistes des groupes. z
TEXTE ET PHOTOS : JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
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