Page 14 - MOBILITES MAGAZINE n°16
P. 14

                                               AlaUne
   E-RESCUE SYSTEM OU L'INNOVATION POUR L'EXTRACTION DE VICTIMES
 lors de l’évacuation d’un autocar, il peut être extrêmement difficile pour les secours aux personnes de pénétrer à bord et d'extraire les victimes sur un brancard. la jeune société espagnole e-Rescue system, sise près de Madrid, a révélé lors des journées techniques iUV 2018 un concept original déjà appliqué sur les autocars du transporteur ibérique alsa.
le principe est simple : les secours solidarisent la victime au siège moyennant des bandes reposition- nables, et ôtent le siège complet de son support pour en faciliter l'extraction, sans risque de blessure
supplémentaire pour le passager ac- cidenté.
l'astuce repose sur un cadre démon- table sur lequel viennent se fixer les
Le système E-Rescue a été développé par une société espagnole, et se trouve actuellement mis en œuvre dans les autocars du transporteur ALSA.
ancrages d'origine du siège. ainsi la modification n'entraîne pas de nouvelle homologation. Malheureusement, tant que ce dis- positif reste un équipement de se- conde monte, son coût apparaît prohibitif : comptez de 8000 à 10 000 euros suivant la capacité pour équiper tous les sièges d'un autocar longue distance. a cela s'ajoute la masse supplémentaire : deux kilos par siège.
la solution serait que ce système breveté devienne un standard, au même titre que la norme isofix pour les dispositifs de retenue des enfants.
 350 euros/pack de transport sous réglementation ADR (hors coût du conditionnement2 ).
A ce jour, seules quatre entreprises sont habilitées à collecter les bat- teries de traction en fin de vie : Récupyl, SnAM, uMICORE et Veolia SARPI. Et encore, tout ceci repose sur le principe qu'il y a un construc- teur à même de payer... Quid, dans ce contexte, de la pérennité des marques plus ou moins exotiques qui éclosent aujourd'hui dans l'uni- vers du bus électrique ? La décon- fiture des automobiles Mia ou Brandt Motors, ou le redressement
judiciaire récent d'Exagon Motors devraient alerter.
Une démarche commune avec les sapeurs-pompiers Sur un plan matériel, avant le dé- mantèlement, il convient d'ôter toute forme d'énergie à bord. Car il y a des risques d'incendie ou d'élec- trocution, voire d'emballement des batteries. une fois l'énergie rési- duelle enlevée, « on peut traiter normalement le véhicule en fin de vie », précise nicolas Paquet. Pour un véhicule au gaz (GnV ou hydro- gène), il conviendra de définir une
2 Voir, à ce sujet Mobilités magazine n°3 d'avril 2017.
zone ATEX. Les batteries elles- mêmes ne sont pas égales face au démantèlement : celles à refroi- dissement liquide imposent la col- lecte de ces fluides. Qui paye ce démantèlement préalable au re- cyclage ? nicolas Paquet pose crû- ment la question : « le transfert de responsabilité doit être acté et pré- cisé pour les batteries industrielles. Les batteries de traction en font partie. Or le gestionnaire de parc peut en être légalement respon- sable ». un problème financier ma- jeur, car la durée de vie des batteries n'est pas égale à celle du véhicule ! Ces véhicules accidentés peuvent aussi générer des risques auprès de dépanneurs, réparateurs et mécaniciens d'atelier. Sans comp- ter les cas difficiles où les fusibles de sécurité peuvent avoir brûlé, générant de fait un défaut d'isole- ment. Le piège est que sur une batterie brûlée, il peut rester de l'énergie électrique à bord ! Sans compter les risques relevant de l'hygiène et sécurité au travail avec les poussières de lithium brûlé. Dans ce cas, le port de masques respiratoires est obligatoire, en plus des équipement individuels de pro- tection. On le voit, le sujet est brûlant et loin d'être clos.z
   BUSSHIELD RÉDUIT LE FEU EN POUDRE
  la société israélienne lehavot commercialise le dispositif d'ex- tinction automatique d'incendie busshield. Contrairement aux dis- positifs existants par ailleurs, qui diffusent un jet d'eau, busshield disperse sous pression un agent anti-incendie à poudre. ainsi, l'ef- ficacité en cas de fuite de carbu- rant ou de départ de feu consé- cutif à un court-circuit électrique est maximale.
Homologué pour les autocars et autobus, cet équipement répond à la norme eCe R-107 qui entrera en application dès le 1er juillet sur les véhicules neufs homologués
Le dispositif d'extinction automatique d'incendie BusShield est développé par la société israélienne Lehavot.
en Classe iii. Une norme qui serait étendue à compter du 1er juillet 2020 aux autres classes de véhi- cules (autobus Classe i, autocars Classe ii). la firme annonce tra- vailler sur la question de dispositifs agissant pour limiter l'emballement thermique des batteries de trac- tion. Particularité du système busshield : il peut se monter en seconde monte dans des délais très compétitifs (de l'ordre de deux heures, après étude d'im- plantation), ce qui semble inté- resser un important distributeur- réparateur français du monde de l'autocar et autobus.
14 - Mobilités Magazine 16 - JuIn 2018
JEAN-PHILIPPE PASTRE
   












































































   12   13   14   15   16