Page 7 - Voyages & Groupe n°34
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de reprise...
Journal de crise
     L’Ardèche offre une image rassurante pour les vacances de l’été 2020.
 VG : Comment va évoluer le marché selon vous, notamment sur le segment des groupes loisirs ?
ML : Le marché du tourisme sera très impacté par cette crise et plus particulièrement le segment des groupes. On sait d’ores et déjà que nous avons perdu notre clientèle étrangère qui représente habituellement une grande majorité des clients pour les croisiéristes. Pour les entreprises et les co- mités d'entreprises, la priorité ne sera sans doute pas donnée à l’organisation de voyages. Par ailleurs, les seniors, clientèle principale des autocaristes, ne vont proba- blement pas voyager cet été. Toutefois, et pour donner une note d’optimisme, la di- rectrice de l’office de tourisme et des congrès Rouen Normandie pense par exemple que les CE pourront représenter une première étape de reconquête au sein des groupes, à moyen terme, notamment car les colla- borateurs des entreprises déstabilisés par la crise seront sans doute en forte demande d’exutoires et de voyages. z
Gil Breysse, directeur de l’ADT Ardèche
« Le tourisme est un secteur im- portant de l’économie ardé- choise, le deuxième avec un poids de 13 % de la richesse départementale. Mais ses 2 000 entreprises et 6 000 salariés sont répartis de manière très
inégale. Le tourisme pèse un tiers des richesses dans l’Ardèche méridionale, qui concentre la moitié des lits touristiques, et moins de 7 % dans l’Ardèche verte. Pour cet été, dans ce secteur qui manque totalement de visibilité, nous avons préparé un plan de relance mutualisé de la destination dans son ensemble, dès la mi-mai. « Très timidement et lo- calement » jusqu’en juillet, ensuite pour des vacances « autrement » et enfin, pour des vacances « malgré tout » en automne. Car au 1er juin, 75 % de la saison restent tout de même à sauver. Sur les 850 millions d’euros de recettes touristiques, nous considérons que d’ores et déjà 120 millions d’euros seront perdus (à fin mai). Avec une hausse sensible des charges liées aux précautions sanitaires, parallèlement à la limitation de leurs activités et à la baisse des taux d’occupation de leurs structures d’accueil, l’équilibre d’exploitation sera difficile à atteindre et certains choisirons de ne pas ouvrir. Idem pour certains campings de la vallée d’Ardèche ou de l’Eyrieux, dont 70 % de la fréquentation arrive de l’étranger. Pour les structures de l’Ardèche verte, elles devraient au contraire profiter de son image rassurante et des nouvelles attentes de la clientèle, le slow tourisme, dont le département est avec la Dordogne le leader en France, selon Atout France. Mais l’équation du tourisme s’avère compliquée cet été ». z
Voyages & groupe 34 - Juin 2020 - 7


























































































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