Page 11 - MOBILITES MAGAZINE N°15
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  : une réforme en questions
                  ANALYSE /SNCF t
         le nouveau pacte ferroviaire du gouvernement vise à « réformer en profondeur notre système ferroviaire de façon globale et cohérente ». au-delà de la démarche législative qui consiste à procéder en partie par ordonnances, ce qui a fait et qui continue de faire polémique, c’est aussi et surtout le contenu et les attendus de la réforme
qui amènent à poser de nombreuses questions. revue de détail.
La France aurait-elle des difficultés à définir une politique ferroviaire co- hérente ? La question se pose alors que depuis
deux décennies(1), les réformes se succèdent et parfois se contredi-
sent. aussi, on a chaque fois autant l’impression de « tourner la page » que de « tourner en rond ». Cette fois, l’exercice est hautement as- sumé par l’Exécutif, Président de la République en tête. Mais alors que la politique ferroviaire est un
travail de long terme, la mise par- dessus tête de l’existant à un rythme accéléré est-elle la meilleure méthode ? C’est l’une des questions que pose le Pacte ferroviaire du gouvernement. Mise à plat résu- mée en six questions ...
 1 Moins de quatre années après l’adoption de celle de 2014, une nouvelle réforMe
 ferroviaire était-elle nécessaire
 Pour le gouvernement cela va de soi, puisqu’en raison de la situation du système ferroviaire « le statut quo n’est pas une option, mais une menace sur le service public ». Et aussi dans la mesure où la réforme précédente n’a pas donné les ré- sultats espérés. Le 27 février 2018, en présentant le Pacte ferroviaire, le Premier ministre constatait que « les Français, qu’ils prennent ou non le train, paient de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien ».
Ce dont tout le monde peut conve- nir. Comme de la plus grande partie des explications qui suivent. Qu’il s’agisse du « vieillissement » du réseau (« nos infrastructures sont deux fois plus vieilles qu’en Alle- magne ») et de ses conséquences techniques, avec les incidents spec- taculaires des gares Montparnasse et Saint-Lazare. De même, il admet que « l’Etat n’a pas fait les inves- tissements nécessaires, cela se voit aujourd’hui et la construction de nouvelles lignes de TGV s’est fait[e]
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au détriment du réseau ferré clas- sique ». avec en conséquence la dégradation des performances du réseau classique, puisque 20% de ce dernier est affecté par des limi- tations de vitesse. ajoutons à cela le manque de ponctualité récurrent des trains de banlieue et des TER dont le taux de retard serait aussi deux fois plus élevé qu’en alle- magne...
C’est lorsqu’Edouard Philippe aborde la question des coûts que l’argu- mentation devient moins consen-
  Mobilités Magazine 15 - Mai 2018 - 11


















































































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