Page 24 - MOBILITES MAGAZINE N°15
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                                Opérateurs & réseaux
 ANALYSE / Formation
premières questions rapides
sur la réforme
Bien accueillie par la profession, la réforme annoncée pose néanmoins certaines questions spécifiques au transport de voyageurs. Réponses espérées dans le projet de loi ou dans les modalités d’application à la branche.
     On sait comment le système fonctionnait, on ne sait pas encore comment il va
marcher. Au-delà de cette remarque de bon sens, puisque que le projet de loi, global, incluant l’apprentis- sage, la formation professionnelle et l’assurance-chômage n’est pas encore connu à l’heure où sont écrites ces lignes, le secteur du transport de voyageurs et les ac- teurs de sa formation profession- nelle font déjà quelques observa- tions. La première consiste à re- connaître que le « big-bang » an- noncé est bien là. Loïc charbonnier, le président de l’Aftral, y voit du positif. D’abord sur l’apprentissage. « L’apprentissage étendu de 26 à 30 ans, l’obligation d’accueillir les apprentis à n’importe quel moment de l’année, les contrats d’appren- tissage automatiquement financés par l’opérateur de compétences sans que nous ayons besoin de solliciter les entreprises pour qu’elles nous versent leur taxe d’appren-
tissage : cette libéralisation générale risque de déclencher une nouvelle offre importante ».
Comment gérer l’accélération du système de formation ? sur la formation professionnelle, même constat de sa part : « nous sommes clairement dans une nou- velle approche. A l’Aftral, nous qui sommes en bas de l’entonnoir de la formation professionnelle, nous devrons être plus innovants, nous préparer à l’offre de formation sur smartphone, proposer sans doute plus d’e-learning, moins de pré- sentiel ». La prise en main par l’in- dividu de sa formation profession- nelle, par le simple biais de son smartphone, apparaît à beaucoup comme la vraie révolution au cœur de la réforme. Dès le début 2019, en principe, le salarié pourra télé- charger l’application pour la choisir. il dispose de l’argent de son compte personnel de formation pour l’« acheter » : 500 eruos par an,
et 800 euros pour les personnes sans qualification. point crucial dans le transport de voyageurs : les salariés en temps partiel aussi. Déclenché ainsi, ultra-faci- lement, le système de formation risque d’être bousculé. Aujourd’hui, les salariés utilisent globalement très peu leurs droits à la formation. « Nous allons relever ce défi », as- sure Loïc charbonnier.
FCO incluses ou pas ?
Dans les entreprises aussi la vie risque de s’en trouver bouleversée. Avec toutefois une question à la clé. Aujourd’hui, presque tout leur budget formation passe dans les formations continues obligatoires (Fco). seront-elles inclues dans le compte personnel de formation et le financement assorti ? si c’est le cas, les changements - et l’éléva- tion globale en compétences re- cherchée par le gouvernement - resteront sans doute minimes. « Comme leurs salariés, les entre-
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De gauche à droite :
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Jean-Marc Dubau, président de l’OPCA Transports Services : « la branche n’a pas démérité ».
Q
Loïc Charbonnier, président de l’Aftral : « les formations vont devoir s’adapter plus vite ».
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Vincent Baldy, directeur-adjoint du développement, Aftral : « jusqu’ici, nous avons répondu à de vrais besoins ».
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