Page 15 - MOBILITES MAGAZINE N°31
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                   RNTP 2019/FERROVIAIRE t
         u loppement avec la solution alle- mande du talent 3, cette solution est aisément transposable au profit de la gamme des nouvelles rames régionales françaises.
« Le verdissement du parc doit passer en priorité par la conversion des trains diesel existants en trains Zéro-émissions afin de capitaliser sur les actifs existants », estime laurent bouhier, qui voudrait caler cette conversion à l’horizon 2035 conformément aux objectifs offi- ciellement affichés par l’État pour le mode ferroviaire (2040 pour l’automobile).
Une conversion compétitive
les coûts de conversion affichés de 2 m€ par rame sont très com- pétitifs en comparaison de l’achat de matériels neufs(4), mais les aGC possèderaient dans ce domaine d’autres atouts indéniables. ils consistent à la fois dans leur âge, dans l’arrivée prochaine de leur révision à mi vie et dans leur « ar- chitecture » technique qui permet une modification aisée sans ajout
de masse à l’ensemble avec « le remplacement des équipements diesel (packs moteurs, tuyauteries, échappements) par des packs de batteries (840 kWh), opération as- sociée à l’adaptation des logiciels de traction et de contrôle du train
4) Selon Bombardier, le coût de rames neuves serait de 8 M € pour un train ther- mique ; de 9 M € pour un train élec- trique et à batteries et de 12 M € pour un train à hydrogène
comme des interfaces de conduite ». Une opération qui non seulement préserverait les capacités d’emport du train mais permettrait des capacités d’accélération bien supérieures (1,3 mW de « puissance au rail » contre 0,9).
le marché est considérable. sur les 700 aGC aujourd’hui en circu- lation, la flotte diesel et bi mode totalise respectivement 162 et 326 unités, les secondes se situant au cœur de cible de la conversion. le planning général de cette conversion mis au point par bom- bardier dans le cadre du « Contrat de filière ferroviaire » signé en avril 2019, prévoit un lancement industriel à l’horizon 2024 en cas de décision de lancement prise à la fin de 2019.
Dans les starting blocks
Première étape essentielle, le lan- cement de « démonstrateurs » en 2021, afin d’obtenir une homolo- gation dès 2022 et de premières circulations commerciales en 2023. le « polygone d’essais » retenu est la ligne marseille-aix-en-Pro- vence (37 km), qui associe une petite section électrifiée et un par- cours thermique. l’opération amè- nerait l’électrification partielle du nœud ferroviaire d’aix, ce qui per- mettrait de charger les rames à batteries en stationnement et de leur faire effectuer un court parcours sur caténaires...
le tournant du verdissement déjà pris en allemagne s’esquisse en France. il est bien entendu trop tôt pour en tirer de premiers ensei- gnements sur l’impact à venir à l’échelle de l’industrie ferroviaire européenne. mais nul doute que l’incontournable rendez-vous ber- linois d’innotrans, en septembre 2020, sera l’occasion de faire le point dans ce domaine, qui de- meure encore à peine exploré...z
Michel chlastacz
    CAF se PRéPARe PoUR lA CommANde des RAmes iNTeR CiTés
 Un grand chambardement. C’est ce que prépare CaF France sur son site pyrénéen de bagnères-de-bigorre afin de pouvoir construire les 28 nouvelles rames inter Cités aptes à 200 km/h destinées aux relations tet Paris-orléans-limoges-toulouse (Polt) et Paris-Clermont-Ferrand. Une commande nationale d’un mon- tant de 700 M€ qui nécessite un véritable remodelage du site et - partant - de son (re)branchement au réseau ferré. « on va y investir 30 M€ en construisant 11 500 m2 supplémentaires et créer 250 emplois (un triplement, ndlr.) dans tous les métiers depuis les bureaux d’études jusqu’aux achats et à la fabrication », explique Francis nakache, directeur de CaF-France, qui prend exemple sur l’opération comparable dans le Pays de galles, où CaF a dû remo-
deler un site en moins d’un an. en précisant « qu’il s’agit ici de créer une véritable plate-forme de déve- loppement ». Une évolution impor- tante, dans la mesure où cette com- mande est assortie d’options jusqu’à 75 rames qui seraient destinées aux autres relations tet restées dans le giron de l’état comme bordeaux- toulouse-Marseille.
Mobilités Magazine 31 - Novembre 2019 - 15


















































































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