Page 35 - MOBILITES MAGAZINE N°31
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                  Politique & institutions
sur les petites lignes
     LA NOUVELLE AQUITAINE AU CHEVET DE LA “LIGNE DE CRO-MAGNON”
après avoir achevé la modernisation de l’axe (Bordeaux) Libourne-Bergerac rouvert au trafic teR le jour même de l’ouverture du congrès de Régions de France, la région nouvelle aquitaine met désormais les projecteurs sur la transversale périgourdine nord-sud (Périgueux) niversac-agen (141,5 km dont 8,5 km à double voie et 14 gares intermédiaires). C’est l’une de ces lignes de « La France des TER en colère »(*), une ligne de « territoires en souffrance et pour lesquels elle reste une ligne de vie », selon l’expression de l’association Périgord Rail Plus. Une petite ligne qui a été autrefois plus grande puisqu’elle a vu passer jusqu’au début des années 1990 un train de nuit direct Paris-Périgueux-agen.
Une ligne dont les atouts touristiques restent indéniables puisqu’elle dessert notamment le site préhistorique des eyzies, la patrie de l’Homme de Cro-Magnon.
Une ligne dont l’état des infrastructures sur certaines sections a nécessité des ralentissements notamment sur sa section la plus densément utilisée entre Le Buisson et siorac, le tronc commun avec la ligne Bordeaux Li- bourne-Bergerac-sarlat (28 trains/jour).
si ses 120 000 voyageurs annuels bénéficient d’une re- lation Périgueux-agen en 2 heures 12, l’intérêt principal de cette artère réside dans les possibilités (à encore dé- velopper) de désenclavement des territoires périgourdins par des correspondances vers Bordeaux, au Buisson, et vers toulouse, à agen.
(*) Selon le titre prémonitoire d’un article paru dans L’express début 2018.
évoquée dans le débat, laisse plus que sceptique Philippe Fournier, vice-Président Transport de Cen- tre-val de Loire. Il rappelle que sa Région finance la moitié des tra- vaux de réhabilitation des petites lignes, y compris le capillaire fret ici important.
Qui dit péages pense SNCF Réseau. Son président Patrick Jeantet se dit « ouvert à toutes les solutions y compris la décentralisation de la gestion de lignes à faible trafic [et] de lignes en antenne ce que prévoit la LOM », qui permet aux Régions de « faire des appels d’of- fres associant exploitation et main- tenance de l’infrastructure ». en sachant, référence à la présentation d’ouverture, « qu’on ne va pas ré- nover de la même manière Péri- gueux-Agen et une ligne à 50 000 voyageurs quotidiens ».
on parle ici d’une maintenance in- novante, mais aussi développe- ment d’une sorte d’exploitation « à la carte », comme l’expose Franck Lacroix, Directeur TeR-SNCF qui, dans ce domaine, met en
avant « une réponse ligne par ligne », tout en distinguant dans la grande nébuleuse des TeR ses trois offres très ciblées : TeR City (inter-villes), TeR Chrono (périur- baine) et TeR Proxi (desserte locale fine).
Offre renouvelée, exploitation innovante, concurrence et infrastructures
Jean-Luc Léger, président du CeSeR Normandie, estime « qu’on ne peut se limiter à la gestion au quotidien », et qu’il faut une offre renouvelée qui passerait à la fois par « le cadencement et par des formes d’exploitation différentes comme le tram-train dans la partie périurbaine des agglomérations ». Concernant l’exploitation sous des formes nouvelles mais aussi les matériels adaptés, Jean-Baptiste eyméoud et Laurent Bouhier, pré- sidents respectifs d’Alstom France et de Bombardier France, ont ex- posé leurs solutions dans ce do- maine en mettant en avant de
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