Page 43 - MOBILITES MAGAZINE n°45

Opérateurs & réseaux
ur une mobilité plus écologique
lignes de bus. « Les habitants sont de plus en plus sensibles à l’éco- logie et le réseau urbain actuel n’est plus en phase avec les habi- tudes et les besoins de déplace- ment ». En atteste les faibles parts modales inhérentes aux transports publics (7 %) et aux modes doux (2 %). Là où la voiture trône en tête des modes les plus utilisés avec 66 % de parts de marché. « Avec InspiRe, nous souhaitons aller vers un développement har- monieux de la métropole et une plus grande équité territoriale en plaçant chaque commune de la métropole à 30 min du cœur urbain. C’est à la fois un projet de mobilité et de métamorphose urbaine ».
27 km de BHNS
En effet, outre les deux lignes de BHNS - qui s’étendront sur 27 km dont 70 % en site propre - il est prévu de mener une dizaine d’opé- rations de renouvellement urbain : rénovation de façade à façade, requalification des espaces publics et plantation de mille arbres. Il est également prévu de réviser le plan de stationnement et de circulation. L’objectif : réduire de 50 % la place de la voiture. « Nous allons ins- taurer une zone à trafic limité. Il y a des secteurs où les voitures ne passeront plus et le trafic de transit sera reporté sur les voiries de contournement de la métropole ». Des parcs-relais seront par ailleurs aménagés aux terminus des deux lignes de bus à haut niveau de service pour « capter » les auto- mobilistes. Car l’ambition des élus clermontois est simple : ils veulent porter la fréquentation des trans- ports publics de 31 millions de
voyages à 50 millions d’ici 7 ans. D’où la nécessité d’améliorer leur performance. Avec 64 stations, les deux lignes de BHNS traverseront sept communes de la métropole, soit un bassin de vie de 70 000 habitants. Elles desserviront 43 % des emplois et un tiers des 40 000 étudiants. Les 40 bus « zéro émis- sion » (en cours d’acquisition) dis- poseront d‘une fréquence de 6 mi- nutes en heure de pointe, tandis que le service fonctionnera sur une amplitude de 20 h. Ils connec- teront les principaux pôles géné- rateurs de déplacement : les lycées, l’université, l’aéroport, la gare, les hôpitaux et le Zénith. De ce fait, la fréquentation des deux BHNS de- vrait atteindre 40 000 voyages par jour. D’autant que ce nouveau ser- vice sera en correspondance avec le tramway.
280 M€ d’investissement
InspiRE est assorti d’un budget proche de 280 M€. Cet investis- sement comprend les opérations de rénovation urbaine, l’achat des nouveaux bus et la construction d’un dépôt qui leur sera dédié. Pour décrocher de nouvelles sub- ventions, la métropole s’est portée candidate au 4e appel à projet « transports collectifs en site propre et pôles d’échanges multimodaux », lancé le 15 décembre 2020 par le gouvernement Français. « Nous avons également obtenu un prêt de la Banque européenne d’inves- tissement qui va nous ouvrir la possibilité de percevoir des fonds européens et régionaux. Au total, nous espérons percevoir 15 % de subvention », indique François Rage. En prévision de ce projet, le
N FrançoisRage président du SMTC-AC..
taux du versement mobilité a été portéà2%ilyadeuxans.«En temps normal, cette taxe génère entre 72 et 74 M€/an. En 2020, il y aura 10 M€ en moins, Covid oblige ». Afin de recueillir l’avis de la population et tenir compte des propositions de ceux et celles qui utilisent les transports publics, une concertation est organisée jusqu’au 31 mars 2021. « A travers la concer- tation, il s’agit de repenser com- plètement l’offre de mobilité exis- tante pour une meilleure équité territoriale en coordonnant l’offre avec la Région pour les TER et la SNCF pour les Intercités ». Théori- quement les premiers coups de pioches des deux lignes de BHNS devraient être donnés en 2023 pour une livraison prévue en janvier 2026. z
CHRISTINE CABIRON
MOBILITÉS MAGAZINE 45 - FÉVRIER 2021 - 43