Page 32 - MOBILITES MAGAZINE N°68
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 mobilité urbaine / RÉSEAU
 supports que sont les études et l’infor- matique. « En tant qu’opérateur interne, nous nous sommes dotés d’une puissance et de compétences techniques. Ce qui nous permet de porter entièrement le pro- jet d’un système billettique avec serveur centrique déployé à l’échelle d’un réseau intermodal. Ce qui est inédit pour un réseau de notre taille », affirme-t-il. A La Rochelle, la RTC gère 25 lignes de bus, 620  VLS et 140 vélos en location longue durée, 10 vélos-parcs et 5  parc-relais. Le fait d’avoir développé des fonctions supports en local présente un atout considérable pour optimiser l’offre et accroître la per- formance des transports publics. « Dans le cadre de DSP, les fonctions supports sont centralisées à Paris ou dans les sièges régionaux », constate David Cro- nenberger. « Leur mobilisation n’est pas toujours adaptée à la réalité des territoires, ce qui donne parfois lieu à des inepties. Il n’y a qu’un opérateur interne qui peut à la fois avoir la connaissance du terrain et les compétences techniques ». Cette double casquette a permis de prendre en charge un projet conséquent  : l’expéri- mentation d’un TAD autonome. « Transdev qui opère dans notre territoire les lignes interurbaines au travers d’une DSP, n’était pas intéressé par ce projet. Nous avons donc pris le relais », indique David Cro- nenberger. En lien avec le service mobilité de l’agglomération, la RTCR a défini le type de services, dimensionné les effectifs, les moyens matériels et les infrastructures nécessaires ainsi que le coût. Ce travail a permis à La Rochelle d’être lauréate de l’appel à projets « investissement d’avenir » porté par l’Etat. L’expérimentation débutera en septembre 2023 avec quatre véhicules. Ils seront déployés dans huit communes rurales et périurbaines de l’agglomération rochelaise. « Nous, petit EPIC éloigné de Paris, nous avons su mobiliser nos compé-
tences internes pour piloter cette expé- rimentation pour le compte de la collec- tivité », explique David Cronenberger. Une expérimentation qui, si elle est concluante, sera amenée à être dupliquée dans d’autres territoires mal ou pas desservis par des lignes de bus régulières.
Passage au vert dans l’Ain
Autre illustration des actions menées par des opérateurs internes : la « sortie » du diesel entamée dans l’Ain par la Régie des transports. Celle-ci appartient à la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais dispose d’une indépendance financière grâce à ses recettes commerciales. Pour le compte de la Région, elle exploite 25 lignes de transport interurbain, 3 lignes transfron- talières avec la Suisse, 200 circuits sco- laires, du transport d’élèves en situation de handicap et du TAD. Elle opère égale- ment le réseau urbain de la commune Val- serhône, née de la fusion de Bellegarde sur Valserine, Châtillon-en-Michaille et Lancrans. Enfin, la RDT réalise 20 % de son activité dans un cadre concurrentiel. « Notre stratégie de sortie du diesel s’ins- crit dans la politique de la Région pour lutter contre la pollution atmosphérique, notamment dans la vallée de l’Arve », résume Alexandre Nanchi, président de la RTD et conseiller régional. Après l’étude des différentes motorisations, l’opérateur de mobilité a opté pour un mix énergétique. Le premier carburant choisi est le GNV. Il a été déployé sur 12 cars affectés aux lignes interurbaines qui desservent le sec- teur de Savigneux. Un territoire proche de Villefranche-sur-Saône où se trouve une station privée de rechargement. « Avec cette motorisation nous rejetons 20 000 kg de CO2 en moins », précise l’élu. Pour les services interurbains de Valserhône, dans l’est du département, la RDT a opté pour le HVO, un biocarburant issu d’huiles végé-
Alexandre Nanchi, président de la RTD et conseiller régional
tales. Le réseau urbain sera pour sa part opéré avec 3 bus électriques en cours d’acquisition. « Sur 24 véhicules affectés à ce territoire, 21 seront rétrofités à l’HVO. Nous devrons aussi moderniser le dépôt, adapter la capacité de charge électrique et former le personnel ». La quatrième motorisation envisagée est l’hydrogène. « En qualité de régie, nous allons exploiter un véhicule acheté par la Région dans le cadre d’une expérimentation », précise Alexandre Nanchi. Ce car sera affecté sur une partie de la ligne entre Lyon et Montluel à partir de 2024. « Malgré un parc de 517 véhicules, la RDT aurait été incapable de mener une telle expérimentation. En tant que régie, nous n’aurions pas eu la taille critique pour nous lancer dans un tel pro- jet ». La RDT de l’Ain souhaite également se positionner sur le futur service de bus à haut niveau de service qui reliera Trévoux à Lyon et qui sera opéré avec un bus à hydrogène. « En tant qu’opérateur interne, nous pouvons proposer de prendre en charge l’exploitation d’une ligne pour réa- liser des économies d’échelle. De plus, nous pouvons avoir une négociation directe dans le cadre d’une relation “in house“ », rappelle Alexandre Nanchi.
Christine Cabiron
 32 MOBILITÉS MAGAZINE 68 - JUIN 2023
 

























































































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