Page 9 - Voyages & Groupe n°17
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                                à l’horizon ?
légué au cinquième rang, sur- passé par l’Inde en 2025 et par l’Indonésie en 2030. La Thaïlande et la Turquie feront leur entrée dans le groupe des dix plus grands marchés, tandis que la France et l’Italie seraient relé- guées, respectivement, aux 11e et 12e rangs.
Croissance économique et démographique
Les raisons de cette augmenta- tion du trafic sont multiples. La principale est la croissance éco- nomique et démographique. « De plus en plus importante, la classe moyenne stimule l’activité des compagnies aériennes », sou- ligne Le Figaro. Avant d’ajouter : « avec une croissance écono- mique mondiale de 3% par an d’ici à 2035, selon le FMI, le trafic aérien devrait progresser de 4,5% à 6% chaque année sur la même période ». Selon les estimations d’Airbus, ces classes moyennes représenteront 62% de la popu- lation mondiale en 2032 contre 32% en 2013. De fait, la propor- tion des habitants susceptibles d’embarquer deviendra de plus en plus importante.
L’autre raison de cette croissance du transport aérien est l’aug-
mentation de la population ur- baine, qui devrait atteindre les cinq milliards de personnes en 2030. Pour Airbus, le nombre de mégapoles capables de générer un trafic de plus de 10 000 pas- sagers long-courriers par jour passera à plus de 90 à l’horizon 2030. Par ailleurs, le constructeur français précise aussi que près de 70% de l’augmentation du flux sera issu des liaisons d’ores et déjà existantes.
Quid des infrastructures aéroportuaires ?
Du côté des aéroports, la crois- sance du trafic aérien se fait aussi ressentir, et son augmentation effrénée vient remettre en cause leurs actuels modèles logistiques et d’infrastructures. Et malgré les agrandissements et les rénova- tions en cours dans 111 aéroports, ceux-ci peinent à s’adapter à la hausse du nombre de passagers. Pour reprendre à nouveau l’exem- ple de la Chine, le pays a planifié la construction de 70 nouveaux aéroports et compte augmenter la capacité d’une centaine d’au- tres dans les prochaines années... La Turquie, elle, a prévu de construire un nouvel aéroport d’une capacité d’accueil de 150
millions de passagers en 2023. « Les aéroports européens n’au- ront pas la capacité de faire face à la croissance du trafic sur les vingt prochaines années, estime même Les Echos, en précisant que « sur les 100 principaux aé- roports mondiaux de plus de 20 millions de passagers par an, 40 sont déjà proches de la satu- ration ».
Selon une étude récente d’Euro- control, organisme en charge du contrôle du trafic aérien, l’écart entre la capacité aéroportuaire en Europe et les besoins des compagnies aériennes pourraient représenter environ 1,5 million de vols à l’horizon 2040, soit environ 160 millions de passagers perdus et 8% de la demande qui ne pourrait pas être satisfaite. Eurocontrol table sur une aug- mentation de 53% du nombre de vols. « Tous les principaux pays européens sont concernés, ajoute le quotidien économique, y compris la France, même si Roissy-Charles de Gaulle reste l’un des rares grands aéroports disposant d’une capacité de développement sur les dix pro- chaines années ».
Selon Eurocontrol, les aéroports français ne seront pas en me- sure d’accueillir entre 50 000 et 200 000 vols à l’horizon 2040. Mais le développement du trafic aérien reste néanmoins soumis à plusieurs facteurs. Il faut d’abord que l’insécurité et les risques croissants d’attentats dans diverses régions du monde ne ralentissent pas davantage le secteur du tourisme. Et, sur- tout, que les prix des billets res- tentabordables. z
CATHERINE MAUTALENT
“
La barre du milliard de passagers a été franchie en 1987.
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