Page 26 - Voyages et groupe N°11
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                La Seine se la joue parisien
>France Fluvial. Faire une croisière sur la Seine, en promenade avec ou sans repas, ou sur plusieurs jours, c’est d’abord découvrir Paris et son patrimoine, mais c’est aussi mettre le cap sur la Vallée de la Seine et les charmes de la campagne, puis
poursuivre la navigation jusqu’à la côte normande. Et si on se laissait porter par les flots ?
 Radioscopie
 C’est l’Europe germanique qui a jeté l’ancre la pre- mière en proposant des
croisières fluviales avec héber- gement dès les années 70, sur le Rhin et le Danube. En France, il faudra attendre 1986. C’était sur le Rhône. Et patienter encore trois ans pour voir un paquebot fluvial sur la Seine : Le Normandie, un navire de 91 m armé par la compagnie française Aqua Viva. A petite vitesse de croisière à ses débuts, la montée en puis- sance de cette activité s’est for- tement accélérée ces cinq der- nières années (+70%). Et cet essor du marché français de la croisière fluviale avec héberge- ment pro te pleinement aux ports de l’axe Seine.
« Après une année 2016 di cile, 2017 a marqué le retour à la nor- male dans un contexte général de rebond de la fréquentation touristique internationale », sou- ligne Antoine Berbain, directeur
général délégué du GIE Haropa, qui réunit les ports du Havre, de Rouen et de Paris. Quelques chif- fres : 7,5 millions de passagers, en hausse de 22% par rapport à 2016 (croisières promenades, re- pas événementiel et Batobus) et 77 500 (+2%) dans le cadre de croisières avec hébergement. « Le
nombre de paquebots fluviaux sur l’axe Seine est passé de sept en 2011 à 19 l’an passé, dont une majorité de 110 m de long, avec un objectif d’ici à 2028 de déployer une dizaine d’unités supplémentaires, poursuit An- toine Berbain. L’o re s’est ren- forcée avec l’arrivée de paquebots
 PARIS A RENOUÉ AVEC LA CROISSANCE.
 Saviez-vous que les liaisons fluviales à Paris furent toutes supprimées en mai 1934 sur décision du conseil général, faute de passagers ? La Seine ne connaît alors plus qu’un tra c de marchandises et plus mar- ginalement de plaisance. Il faudra attendre les années 50 pour voir ré- apparaître un premier service touristique privé ouvert aux passagers, avec d’anciennes unités des navettes fluviales parisiennes, restaurées et adaptées, de la Société des transports en commun de la région pa- risienne (qui a fonctionné de 1921 à 1941). Depuis, les temps ont évi- demment bien changé !
Selon les derniers chi res communiqués par VNF (soit 2016), on dé- nombrait en France 319 bateaux promenades, en baisse de 2,1% par rapport à l’année précédente. Sur ce nombre d’unités, 116 sillonnaient l’Ile-de-France pour une capacité d’accueil totale de 28 700 places. La région concentrait à elle seule 60% de la capacité nationale o erte.
Autre chi re : 6,1 millions de touristes ont embarqué pour une croisière au  l de la Seine. Parmi eux : 45% de clients étrangers, essentiellement Européens.
Quant au tourisme fluvial parisien, il renouait avec la croissance en  n d’année dernière, après une année 2016 en baisse (-23% pour la capitale et l’Ile-de-France), conséquence de l’impact combiné des inondations intervenues au printemps et de la chute de la fréquentation touristique liée aux attentats. « Nous avons enregistré une progression de la fréquentation d’environ 20% en décembre 2017 par rapport à la même période de l’année précédente », annonçait alors Didier Léandri, président du comité des armateurs fluviaux. Il est vrai que s’il y a une balade à ne pas manquer à Paris, c’est bien celle qui suit les berges de la Seine. La capitale vue de son fleuve, ce sont autant de regards di érents à porter sur ses plus beaux monuments.
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