Page 9 - MOBILITES MAGAZINE N°33
P. 9

                  tPOLITIQUE/économie
         Comme à chaque élection municipale, la gratuité des transports publics s’invite dans les débats. aujourd’hui, 34 collectivités ont instauré cette mesure.
selon l’observatoire des villes du transport gratuit, créé en juin 2019,
une cinquantaine d’agglomérations étudient cette mesure et ont enclenché des débats avec la population. etat des lieux.
Le 1er janvier 2020, Calais a été la 34e agglomération à ins- taurer la gratuité des transports
publics. Une mesure qui a vu le jour en France en 1975 dans la ville de Compiègne. Depuis, elle s’est répandue dans des petites agglomérations (Châteauroux, vitré, Gap...), jusqu’à ce que niort (120 000 habitants) et Dunkerque (198 000 habitants) franchissent le pas en 2017 et 2018. Un sujet qui revient systématiquement sur le devant de la scène lors des élections mu- nicipales. « De nombreux candidats, notamment les maires sortants, se positionnent en faveur de la gratuité totale des transports pu- blics », constate Maxime Huré, pré- sident du comité scientifique de l’Observatoire des villes du transport gratuit et maître de conférences à l’université de Perpignan. Pour ce spécialiste des politiques de mo-
bilités, « une cinquante de ville, dont Montpellier, Tours et Grenoble, ont enclenché un débat assez abouti sur cette question ». Si les pionniers de la gratuité étaient gui- dés par des raisons économiques (le coût des transports étaient trop importants par rapport à la fré-
quentation), aujourd’hui les élé- ments déclencheurs ont changé. au nombre de quatre, ils visent à répondre à des préoccupations so- ciales et à des besoins de mobilité pour les personnes les plus en dif- ficulté. il s’agit aussi de renforcer l’attractivité des centres-villes. Le
  Des tarifiCations soliDaires peu Connues
les tarifications solidaires auraient-elles atteints leur limite ? C’est ce que pense Maxime Huré au regard du taux de non recours important. « Ce taux est de 40% en moyenne au niveau national. Il est de 70% dans les grands réseaux et de 25% dans les petits », explique-t-il. selon lui, cette situation découle de plusieurs facteurs. tout d’abord, les possibilités d’y accéder sont peu connues. ensuite, les dé- marches administratives pour en bénéficier sont jugées trop complexes. s’ajoute à cela la notion de débours, obligeant souvent les ayant-droit d’acheter des titres à l’unité, vendus plus chers que par carnet de dix.
  Mobilités Magazine 33 - Janvier 2020 - 9
 Gratuité
des transports publics : bonne ou mauvaise idée ?






















































































   7   8   9   10   11