Page 6 - Voyages et Groupe n°31

L’interview
Nicolas d’Hyèvres,
PDG d’Evasion & Découverte
En pleine crise du Covid-19, et avant même que le pic de l’épidémie ne soit atteint, tandis que les carnets de commandes se vident et que les frontières se ferment, quel état des lieux peut-on dresser de la profession ? Eléments de réponse avec Nicolas d’Hyèvre, PDG d’Evasion & Découverte, et président des EDV pour la région Haut de France-Normandie.
Le tourisme, gère son avenir au jour le jour
Voyages & Groupe : Si vous deviez brosser un tableau de la situation du secteur touristique français à la date d’aujourd’hui, quel serait-il ?
Nicolas d’Hyèvres : Je vais commencer par les points les plus positifs, ou les moins négatifs, c’est selon. A la suite des divers entretiens que nous avons eu avec les pouvoirs publics, nous avons pu obtenir un report de paiement des charges, une augmentation du taux de prise en charge horaire pour le chômage technique de nos personnels, et une réduction du délai de réponse aux dos- siers de 15 jours à 48h.
Ces différents éléments devraient sou- lager nos entreprises, du moins dans un premier temps.
VG : Comment gérez-vous les dossiers en cours avec vos clients ? N. d’H. : Nous travaillons au cas par cas. Pour l’instant tous les dossiers sont reportés à des dates ultérieures lorsqu’ils concernent des pays où les Français ne sont plus acceptés. Les choses se font d’ailleurs parfois dans la douleur. Un de mes groupes qui de- vaient se rendre en Inde il y a quelques jours par DubaÏ, s’est retrouvé en escale au moment où l’Inde décidait de sup- primer tous les visas pour les Français. Ils ont dû rentrer... Globalement, les compagnies aériennes commencent quelque peu à assouplir leurs procé- dures et à accepter ces reports, ce qui soulage d’autant nos clients, qui peu-
vent désormais attendre. Pour l’instant, nous reportons jusqu’au 31 mars, et puis nous gèrerons, au mieux, de 15 jours en 15 jours.
VG : Vous reste-t-il encore une quelconque visibilité ?
N. d’H. : A dire vrai, nous n’avons aucune visibilité avant fin avril, donc au mieux 45 jours. Mais lorsque nous évoquons le passage en stade 3 auprès des pouvoirs publics, il nous est ré- pondu qu’à partir de là, une retour à la normale ne pourra être envisagé qu’une douzaine de semaines plus tard... Le calcul est vite fait, la saison des groupes apparait désormais fortement compro- mise.
6 - VoyaGEs & GrouPEs 31 - Mars 2020