Page 9 - Voyages&groupe n°18
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                ui inquiètent le secteur
 En Italie, toujours, le gouverne- ment a annoncé que leur nombre serait bientôt limité à 1,5 million par an aux Cinque Terre.
De son côté, Barcelone serre la vis aux locations, tandis que Du- brovnik impose des quotas, après que l’Unesco ait menacé la ville de la retirer de la liste du patri- moine mondial de l’humanité si les autorités n’y faisaient pas di- minuer le nombre de touristes. Dès 2016, l’île de Santorin a com- mencé à limiter à 4000 (soit la moitié du quota) le nombre de visiteurs par bateau de croisière et par jour.
Une décision qui a son revers : de mai à septembre, l’île reçoit parfois plus de 10 000 visiteurs par jour, ce qui pèse énormément sur les ressources locales.
Au Macchu Pichu, les touristes sont restreints à des visites par groupe de 16 personnes et pour une durée limitée.
Aux Philippines et en Thaïlande, les mesures ont été plus radi- cales : les gouvernements ont décidé de fermer leurs plages les plus célèbres (Boracay dans l’archipel philippin et Maya Bay
à Koh Phi Phi) pendant plusieurs mois. Quand d’autres choisissent de frapper au portefeuille. Autant de mesures dont il est encore trop tôt pour mesurer l’im- pact à plus long terme.
A qui la faute?
« Le réveil est brutal », déclarait, à l’automne dernier, Taleb Rifai, alors secrétaire général de l’or- ganisation mondiale du tourisme (OMT).
” bergements dits collaboratifs ? Sans doute.
Pour Josette Sicsic, directrice de Touriscopie, intervenant en mai dernier sur Europe 1, sur le thème « trop de touristes ou pas as- sez ? » : « le principal problème aujourd’hui ce sont les low cost. Il y a dix ans, il y avait, par exem- ple, une cinquantaine de vols entre la France et le Portugal par semaine, aujourd’hui, il y en a
En savoir 540 ! Vous multipliez ce phéno- plus... mène sur l’Italie, l’Espagne, l’Al- j lemagne, et cela donne une idée du nombre de touristes qu’il peut
y avoir sur les destinations ».
« Le tourisme bénéficiait jusque- là d’un large consensus, mais depuis une dizaine d’années, on voit apparaître des manifesta- tions de mécontentement, elles doivent interroger les touristes, les élus qui ont en charge la ges- tion des villes concernées et les opérateurs touristiques qui or- ganisent ces voyages », relevait Rodolphe Cristin, sociologue, lors du journal télévisé Soir 3, en août dernier.
Et réinventer le tourisme, à la fois dans ses pratiques, ses approches et sa commercialisa- tion. z
CATHERINE MAUTALENT
“L’ennemi, n’est pas
la croissance mais la façon de
la gérer.
Selon lui, la croissance n’est pas « l’ennemi », mais « remonter le pont-levis serait irresponsable, quand on sait que le tourisme engendre 10% des emplois de la planète ». Invitant plutôt à trouver comment encadrer le tou- risme de manière « durable et responsable » pour que chaque pays continue à en profiter. Alors à qui la faute ? Les prix toujours plus agressifs des billets d’avion ? L’essor des sites de voyage en ligne ? L’envol des hé-
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