Page 20 - L'INFIRMIERE LIBERALE MAGAZINE - DOSSIER - CAHIER DE FORMATION
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                 FORMATION
Q soient un problème. En cas d’in- somnie à long terme, les traite- ments non médicamenteux sont bénéfiques.
Informations au patient
Expliquer au patient que : Ubeaucoup ne ressentent que peu, voire pas du tout, de symp- tômes de sevrage grâce à une diminution lente des doses ;
Udes symptômes de sevrage présents pendant la diminution des doses peuvent disparaître à l’arrêt du traitement, souvent au bout de quelques mois. Plus rarement, des symptômes pro- longés s’améliorent sur une période d’un an ou plus ;
Usa crainte éventuelle d’une dépendance psychologique à long terme aux BZD est infondée ;
Ul’anxiété qui peut être ressentie pendant le sevrage ne signifie pas un retour de l’anxiété ayant motivé la prescription de BZD;
Uil faut éviter, en période de stress, de prendre des doses d’appoint, d’autres médicaments ou d’augmenter sa consomma- tion d’alcool. Si c’est le cas, en parler au médecin pour adapter la stratégie de sevrage.
Accompagner un sevrage aux antalgiques opioïdes
 Cas pratique
Mme F., 80 ans, est en sevrage progressif à la morphine. Elle a très peur de diminuer les doses car, lors d’une hospitalisation récente, la morphine a été brutalement arrêtée
et Mme F. a vécu un véritable « cauchemar ». Au point d’envisager un passage à l’acte suicidaire. Vous lui expliquez que ce qu’elle a vécu s’appelle un syndrome de sevrage dû à un arrêt brutal
du traitement. La diminution des doses très progressive que lui propose son médecin évite de ressentir les symptômes qu’elle a connus à l’hôpital. Et pour plus de confort, à chaque diminution minime du médicament, elle pourra faire part de son ressenti, et la stratégie de sevrage sera adaptée. Vous lui rappelez qu’elle n’a plus besoin d’antalgique aussi puissant, puisque la douleur pour laquelle il était prescrit n’existe plus. En revanche, les effets indésirables, dont la sensation de ne plus pouvoir s’en passer, perdurent.
Les antalgiques, ou analgé- siques, opioïdes sont les trai- tements antalgiques les plus puis- sants. Ils jouent un rôle majeur dans la prise en charge des dou- leurs intenses aiguës ou chro- niques. Les plans de lutte contre la douleur émis par les autorités sanitaires ont contribué à une meilleure utilisation des antal- giques opioïdes et à une meil- leure perception de ceux-ci par les patients.
LES MÉDICAMENTS OPIOÏDES
Les opiacés
q Deux catégories
Un opiacé est une substance déri- vée de l’opium, lui-même extrait du pavot déjà utilisé dans l’Anti- quité pour soulager la douleur. Les opiacés sont des substances d’origine naturelle, même ceux obtenus par synthèse chimique réalisée à partir de composés extraits de l’opium (hémisyn- thèse). Les médicaments opiacés sont soit des molécules directe-
ment présentes dans l’opium (morphine, codéine, etc.), soit des molécules obtenues par hémi- synthèse à partir d’extraits natu- rels d’opium (héroïne, oxycodone, hydromorphone, etc.).
q Action médicamenteuse Par leur action sur le système ner- veux central, les médicaments opiacés peuvent avoir un effet narcotique (employé en anesthé- sie générale), hypnotique ou antalgique. Certains, comme la morphine, possèdent des effets à la fois hypnotique et antalgique. Ils sont également associés à des effets indésirables et, pour cer- tains, à un effet psychotrope dû à leur action sur les mécanismes neurobiologiques du cerveau. Ils peuvent par exemple provoquer une euphorie ou des effets psy- chodysleptiques (état hallucina- toire ou délirant). Les médica- ments opiacés agissent avec des profils d’affinité spécifiques sur trois familles de récepteurs (mu, kappa et delta), situés dans
 44 L’infirmière libérale magazine • n° 344 • Février 2018
  













































































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