Page 19 - L'INFIRMIERE LIBERALE MAGAZINE - DOSSIER - CAHIER DE FORMATION
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                 FORMATION
cahier
Pharmacodépendance et sevrage
d’appétit, sensibilité accrue aux bruits et aux odeurs, trouble de concentration.
Udes symptômes d’intensité sévère : cauchemars, confusion, convulsions (rare), délire, déper- sonnalisation, distorsion percep- tuelle, fasciculations, hypotension orthostatique, mauvaise coordi- nation ou incoordination motrice, nausées, vomissements, tachy- cardie, palpitations, tremble- ments, vertiges.
Traitement des principaux symptômes
Un suivi régulier pendant l’arrêt des BZD permet de repérer les signes de sevrage et d’intervenir rapidement pour maintenir le pro- cessus d’arrêt.
Lucille Leconte
Ules antipsychotiques sont contre- indiqués, car ils peuvent aggraver les symptômes de sevrage ; Uorienter vers un spécialiste (addic- tologue, psychiatre, etc.) si les symptômes sont difficiles à gérer.
q La dépression
Si une dépression apparaît seule ou associée à d’autres symp- tômes de sevrage : Ususpendre la démarche d’arrêt des BZD jusqu’à ce que la dépres- sion soit résolue ;
Uprescription d’antidépresseur si besoin.
q L’insomnie
La diminution lente des doses permet d’éviter que les effets du sevrage sur le sommeil ne Q
Pharmacien à Mer (41), travaille en collaboration avec le Rézo Addictions 41, réseau d’accès aux soins en addictologie (Loir-et-Cher)
q L’anxiété
C’est le symptôme de sevrage le plus fréquent :
Uexpliquer au patient que l’anxiété peut être temporaire ; Uralentir ou suspendre la diminu- tion des doses jusqu’à ce que l’anxiété puisse être gérée ; Uproposer l’utilisation supplémen- taire d’interventions non médica- menteuses (par exemple : sophro- logie, hypnose, relaxation, etc.). Uun traitement médicamenteux de l’anxiété ne doit pas être sys- tématique, mais le propranolol peut être prescrit en cas de symptômes physiques graves de l’anxiété, tels que des palpitations ou des tremblements, en cas d’échec des mesures non médi- camenteuses ;
     « La patiente m’a choisie pour un accompagnement régulier dans la gestion de sa consommation »
Comment avez-vous été sollicitée pour la prise en charge d’une dépendance
aux benzodiazépines ?
Mon implication dans la prise en charge commune avec le Rézo Addictions 41 tient à la relation instaurée antérieurement avec une patiente à la pharmacie. C’est elle qui m’a choisie comme interlocutrice régulière, en ac- cord avec le médecin du réseau. Il s’agit en l’occurrence d’ac- compagner une patiente d’une trentaine d’années dans la ges- tion de sa consommation de ben- zodiazépines avec, à l’appui, la délivrance quotidienne des doses journalières.
Quelles sont les modalités
du sevrage ?
La stratégie adoptée est la ré- duction des doses. La patiente prend du Valium 10 mg à raison de quatre comprimés par jour. Cette prescription est respectée. En revanche, la prescription de deux comprimés de zolpidem (Stilnox) à prendre le soir est sujette à des débordements, la patiente ayant tendance à ajouter des prises. Elle ne se sent pas capable de ne détenir que la dose quotidienne pendant la nuit. L’ob- jectif est donc, dans un premier temps, de revenir à la posologie prescrite avant de pouvoir envi- sager une diminution des doses.
Que lui apporte la prise
en charge par le réseau d’addictologie ?
La patiente est consciente de sa dépendance et s’est progressive- ment rendu compte du « handicap » que représente pour elle l’effet sédatif des psychotropes dans sa vie quotidienne. C’est son anxiété importante qui pose le plus problème. Elle est suivie par le médecin addictologue du réseau qui la fait travailler sur ses émo- tions et son besoin de prendre des anxiolytiques. Elle bénéficie de l’appui du réseau, mêlant plu- sieurs intervenants dans une ap- proche pluridisciplinaire, indis- pensable dans son cas.
L’infirmière libérale magazine • n° 344 • Février 2018 43
   Entretien





































































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