Page 13 - Mobilités Magazine Thématique N°8
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  Industrie Ferroviaire/Les trois Majors
 vie en 2000 de celle de « Fiat Fer- roviaria », le créateur du train à grande vitesse pendulaire Pendo- lino passé de concurrent à membre à part entière de la famille grande vitesse du constructeur. On peut évoquer également la prise de par- ticipation avec création de société commune à la clé chez le leader du marché russe Transmashholding (TMH) en 2007-2009.
La mauvaise passe ensuite traver- sée par le groupe en 2003 est ré- solue par une aide massive de l’État, qui prend 21% du capital. Mais éga- lement au prix de cessions d’activités et d’un recentrage sur le ferroviaire. Ces dernières années, le retour à l’offensive est marqué en 2016 par le succès des contrats de Dubaï, de Hanoi et celle des 28 rames à grande vitesse Acela destinée à l’axe du Corridor Nord-Est aux Etats-Unis. S’ajoutent des ventes importantes en Allemagne. Où est également lancée en 2018 la saga technolo- gique de la traction à hydrogène avec les premières rames I-Lint construites à Salzgitter. Tandis qu’avec le contrat des 100 rames du « TGV du futur » conclu avec la SNCF pour une durée de dix ans en 2018, Alstom prend un autre pari sur l’avenir.
Alstom est aujourd’hui la plus im- portance des trois « majors » en question avec un chiffre d’affaires de 8,1 Mds€, réalisé dans 105 sites, eux-mêmes répartis dans soixante pays dans le monde (dont 15 sites installés dans cinq pays en Europe) et par 36 300 personnes. Un groupe qui est aujourd’hui bon an mal an le second ou le troisième dans le monde, un rang qui se trouve en quelque sorte en compétition per- manente... avec Siemens !
Qu’il s’agisse de matériels à grande vitesse avec l’emblématique famille des TGV, de tramways avec la non moins célèbre saga des Citadis, de trains régionaux ou de métros, la célébrité de par le monde des pro-
duits Alstom est évidente. Célébrité qui va aussi s’étendre jusqu’au do- maine des autobus électriques avec le méga-contrat conclu en 2018 avec la RATP en partenariat avec Heuliez et Bolloré pour la fourniture de 800 véhicules !
Dernier succès en date, et qui est en quelque sorte prémonitoire puisqu’il a été remporté par une al- liance entre Alstom et... Bombardier, le contrat signé avec Île-de-France Mobilités pour un premier lot de 71 rames RER. Une commande qui se trouve « cadrée » jusqu’à un total de 255 rames à construire et pour un montant record de 3,7 Mds€. Désormais, le groupe a l’ambition de se situer plus globalement dans le rôle de fournisseur de « solutions de mobilités ». Qui, au-delà des seuls matériels roulants, se placent pa- rallèlement sur les marchés des in- frastructures ( jusqu’à proposer des projets « clés en mains »), de la si- gnalisation (avec au premier rang de ce secteur les solutions ERTMS), des services (maintenance, répara- tions, modernisation, fourniture de composants) et de la mobilité digi- tale au sens large, de l’exploitation ferroviaire ou urbaine jusqu’à l’in- formation voyageurs...
Après l’approbation fin octobre 2020 par les actionnaires d’Alstom du pro- jet de fusion-acquisition de Bom- bardier pour un coût de 5,3 Mds€, le groupe entre dans une période cruciale de grandes manœuvres, à
la fois industrielles et financières. Mi-novembre 2020 Alstom a an- noncé le lancement d’une opération d’augmentation de capital à hauteur de 2 Md€ destinée à financer le ra- chat de Bombardier avec l’émission en France de 68 millions d’actions nouvelles d’une valeur unitaire de
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base de 29,50 € . L’opération de
rachat de Bombardier devrait être finalisée d’ici le premier trimestre de 2021...
La longue ascension de Bombardier Transport Bombardier Transport est la division ferroviaire du groupe canadien Bombardier Inc. spécialisé à l’origine dans la construction de « moto- neige » avant de se développer dans l’industrie aéronautique. La di- vision ferroviaire a été créée en 1970 à la suite d’acquisitions dont celle du motoriste autrichien Rotax, et s’est considérablement dévelop- pée à partir de 1974 à la suite d’un premier contrat portant sur 523 voi- tures destinées au métro de Mont- réal, suivi de la construction des rames automotrices dites LRC VIA Rail Canada. Durant les années 1980, l’implantation de Bombardier sur l’ensemble du marché nord-améri- cain se confirme, marquée notam- ment par la construction de rames pour le métro de New York. Tandis qu’en 1988-89 les rachats successifs du Belge BN (Brugeoise et Nivelle) et du Français ANF (Ateliers du Nord de la France et son site de Crespin les Valenciennes) ouvrent au Cana- dien le marché ferroviaire européen. Auparavant, Bombardier avait signé avec Alstom un accord pour la construction de rames à grande vi- tesse destinées à l’axe principal du réseau des États-Unis, le Corridor Nord-Est qui relie Boston, New York et Washington. En même temps, les sites Bombardier en France et en Belgique récemment acquis par- ticipent à la création des rames na- vettes du Tunnel Transmanche...
MOBILITÉS MAGAZINE THÉMATIQUE - DÉCEMBRE 2020 - 13
 




















































































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