Page 24 - Voyages & groupe n°23
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5 QUESTIONS À...
Edouard Valero,
responsable transport chez Verdié Voyages
“ La région a un réel attrait, nous avons tous les arguments pour lui en donner un “
V&G : quelle place tient l'Extrémadure dans votre production ? Edouard Valero : elle reste une demande marginale, bien sûr : une quinzaine ou une vingtaine de groupes par an. une des approches les plus fructueuses sont les séjours linguistiques (tous les enfants rentrent enthousiastes), mais nous avons aussi des groupes plus généraux. actuellement, nous ne vendons guère l'extrémadure qu'à l'initiative du client - après une émission de télé, par exemple - mais elle va se développer et elle se développe déjà, parce que la région a un attrait réel, et qu'on a tous les arguments pour lui en donner un.
V&G : vous sous-entendez qu'elle est facile à vendre...
E.V. : oui, sous condition de l'avoir traversée, d'avoir fait l'expérience de ce contact avec les gens, afin de la présenter à un public qui est plus habitué à aller vers la côte que vers l'intérieur.
V&G : qu'a-t-elle donc de plus que les autres ?
E.V. : elle est extrêmement authentique. a cause d'un réseau routier naguère défavorisé, elle a gardé ce côté espagnol : l'architecture de tous ces villages qu'on n'a pas retouchés, des taureaux élevés sur des centaines d'hectares... et puis la gentillesse, l'ouverture... ce qui m'a tout de suite intéressé ( je suis d'origine andalouse) ce sont les gens. L'accueil est extraordinaire, car on a affaire à des espagnols qui ne sont pas saturés de visites touristiques. autre particularité : la beauté des paysages. D'un point de vue nature, elle est magnifique. Vous connaissez le parc de Monfrague ? on peut y voir des biches à quelques mètres. Il y a évidemment les cigognes, et on réintroduit les vautours fauves. Je dois ajouter que la nourriture extrémègne est excellente.
V&G : et sur le plan culturel ? Historique ?
E.V. : il y a bien sûr les conquistadors, surtout à Trujillo, mais il y a aussi le côté romain à Mérida, et médiéval qui, à titre personnel, m'intéresse davantage.
V&G : vendriez-vous l'Extrémadure en combiné ?
E.V. : cela s'y prête à merveille. Je pense, par exemple, à un retour d'andalousie en autocar, à destination des habitués de l'espagne, qui sont lassés de la route littorale par la Catalogne, ou qui ont déjà vu la Manche. on peut aussi envisager des combinés avec la Castille, grâce à l'autoroute de salamanque, et l'andalousie. et pourquoi pas un accès par Madrid et une sortie par séville ?
dans une cuisine simple faite de produits savoureux : l'Extrémadure est le pays du pata negra, ce cochon noir nourri aux glands qu'on as- sure être le meilleur du monde. C'est aussi celui du cojondongo, soupe froide et rustique qui aurait été copiée par les Andalous avec leur gazpacho.
Et puis, l'agneau, les truites, la perdrix (on pêche et on chasse beaucoup) et des AOP comme le piment doux de La Vera. Surprise appré- ciée : 11 000 cigognes se montrent à partir de février- mars, de retour d'Afrique. Leur craquètement est le bruit de fond de la cam- pagne extrémègne. Avec ses lacs artificiels et ses deux fleuves, le Tage et le Gua- diana, l'Extrémadure a même éveillé les vocations des bird watchers, ces spé-
  24 - Voyages & groupe 23 - AVRIL 2019
 Hors de France
 

















































































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