Page 26 - MOBILITES MAGAZINE N°47
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Politiques & institutions
de l’Autorité de Régulation des Transports (ART) plusieurs de- mandes de lignes. Enfin, nous avons un contrat d’assurance en gestation avec Gras-Savoye.
: Quels sont vos projets opérationnels et le
calendrier ?
DG : La première ligne qui sera opérée à partir de l’été 2022 sera la transversale Bordeaux-Lyon par son tracé nord, comme lorsqu’elle a été stoppée en 2014. Elle des- servira les gares de Libourne, Pé- rigueux, Limoges, Saint-Sulpice- Laurrière, Guéret, Montluçon, Gan- nat, Saint-Germain-des Fossés et Roanne. L’année suivante, nous relierons Toulouse à Rennes, en desservant Montauban, Cahors, Brive-la-Gaillarde, Limoges, Poitiers, Futuroscope, Châtellerault, Tours- Ville, Le Mans et Laval. Et aussi la ligne de Lyon à Thionville en des- servant Mâcon, Chalon-sur-Saône, Beaune, Dijon, Culmont-Chalindrey, Neufchâteau, Toul et Metz.
: Vous avez aussi annoncé une ligne de fret
dès la fin de cette année ?
DG : Effectivement, un service de fret démarrera dès le mois de sep- tembre prochain. Il fonctionnera sous forme d’une originale navette quotidienne aller et retour, du lundi au vendredi, entre Rodez, Figeac et Toulouse. La locomotive ainsi que les wagons seront loués auprès d’Akiem (filiale de la SNCF).
: Quels sons vos rapports avec SNCF Réseau ?
DG : Cette structure représente une source de données incontes- table, car tout est répertorié, quan- tifié : les gares, les voies, les péages... D’après nos estimations, ceux-ci représenteront environ 30 % de nos coûts. Ainsi, nous contribuerons à l’entretien du ré- seau car plus il y a de trains qui
Grâce aux péages, nous contribuerons à l’entretien du réseau ferré national.
circulent, plus SNCF Réseau dis- posera de moyens pour l’amélio- ration du patrimoine. La question des horaires est plus compliquée, car il y a plusieurs intervenants : SNCF Voyageurs, avec les TGV et les trains Intercités, les Régions avec les TER. Concernant la liaison Bordeaux-Lyon, nous avions l’in- tention d’installer trois dessertes, dont deux de jour et une de nuit. Nous avons toutefois dû aban- donner cette dernière, car SNCF Réseau ne peut pas mettre du personnel de nuit dans les centres d’aiguillage !
: Comment fonctionne la société ?
DG : Nous organisons une assem- blée générale tous les ans, un conseil d’administration tous les mois et nous avons aussi une di- zaine de centres de réflexion qui fonctionnent chacun sur des thèmes différents. Selon les règles
de la coopérative, chaque coopé- rateur, c’est une voix.
: Quelle est l’ambition de l’entreprise ?
DG : Nous voyons dans le transport ferroviaire un maillon essentiel de la transition écologique en cours, complémentaire aux mobilités douces. Nous portons un autre regard sur le train et concourons à l’émergence de nouveaux modèles économiques et de nouvelles so- lutions technologiques. Un peu à la façon d’Enercoop, dans le do- maine de la distribution d’énergie, ou de Mobicoop, dans celui des mobilités. Notre vocation n’est pas la réalisation d’un profit mais la satisfaction d’un besoin de dépla- cement au profit du plus grand nombre et de l’intérêt collectif. Nos statuts prévoient l’obligation d’équilibre économique. Plus de la moitié du résultat doit être conservé dans l’entreprise pour développer son objet social et ne peut servir à verser des dividendes. Et en cas de faillite de la coopéra- tive, les sociétaires ne peuvent pas perdre plus que le capital qu’ils ont investi.
: Dans l‘immédiat, comment allez-vous financer
votre démarrage ?
DG : D’une manière classique, par un emprunt de 10 M€. Ils nous serviront pour financer l’acquisition des dix rames auprès d’Auvergne- Rhône-Alpes et de six autres, du même modèle, auprès de la Région Normandie. Il faudra aussi les ré- nover, les pelliculer à nos couleurs... Nous sommes en contact avec les circuits bancaires traditionnels : BNP, Crédit Coopératif, la BPCE... des institutions, comme la Caisse des Dépôts, BPI France... ou encore des structures de la finance éthique telles que la NEF. Nous comptons embaucher 40 salariés pour chaque ligne ouverte : conducteurs,
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26 - MOBILITÉS MAGAZINE 47 - AVRIL 2021
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