Page 258 - 68254
P. 258

#68254_efi-ab - 68254_efi-ab.1 | 9 - B | 18-07-05 | 14:37:15 | SR:-- | Yellow 68254_efi-ab - 68254_efi-ab.1 | 9 - B | 18-07-05 | 14:37:15 | SR:-- | Magenta 68254_efi-ab - 68254_efi-ab.1 | 9 - B | 18-07-05 | 14:37:15 | SR:-- | Cyan 68254_efi-ab - 68254_efi-ab.1 | 9 - B | 18-07-05 | 14:37:15 | SR:-- | Black
         265
          La crise des missiles de Cuba
                                                                                                                                                          Plus  tard  ce  jour-là,  un autre  avion U-2 survola Cuba pour
                                                                        à titre officiel et privé, à ne pas franchir cette ligne rouge.
                                                                        de terribles conséquences. » Les Soviétiques s’engagèrent en retour,
                                                                        n’installez pas d’arsenal nucléaire à Cuba, sous peine de déclencher
                                                                        officiel et  privé :  « Faites  ce  que vous estimez  nécessaire, mais
                                                                        décidèrent de la tolérer. Ils fixèrent néanmoins une limite, à titre
                                                                        vocation défensive. Les États-Unis, témoins de cette situation,
                                                                        bateaux de patrouille qu’ils procuraient avaient uniquement
                                                                        présent devenue nécessaire, et que les canons anti-aériens et les
                                                                        militaire  à Cuba, arguant  que la  protection  de Castro était  à
                                                                     En février 1962, les Soviétiques intensifièrent leur soutien
                                                                        solda par un désastre militaire, et surtout politique.
                                                                        Pour le jeune et nouveau Président américain, cette opération se
                                                                        pire de tout fut que leur implication fut exposée au grand jour.
                                                                        comme le fiasco de « la Baie des Cochons ». Pour les Américains, le
                                                                        furent jetés en prison). Cet épisode resta gravé dans l’Histoire
                                                                        furent massacrés ou emprisonnés (environ 400 furent tués et 1 000
                                                                                                                                                     Le point culminant
                                                                        début des opérations (le 17 avril 1961), tous les exilés cubains
                                                                        donner immédiatement son accord. Deux jours à peine après le
                                                                        Or ce plan était truffé d’imprécisions, et Kennedy fit l’erreur de
                                                                        1 400 exilés cubains pour envahir Cuba et destituer son dictateur.
                                                                        secrètement constituer et entraîner une petite armée d’environ
                                                                                                                                                          Mais la crise n’était pas terminée pour autant. Le 25 octobre,
                                                                        proposèrent une stratégie pour évincer Castro. La CIA voulait
                                                                     Lorsque Kennedy  prit ses fonctions, ses  conseillers lui
                                                                        dangereux.
                                                                        idéaliste » pour devenir un leader communiste extrêmement
                                                                        évolution, Castro quitta rapidement son statut de « révolutionnaire
                                                                        conseillers. Pour les États-Unis qui étaient témoins de cette
                                                                                                                                                          C’est alors  que de  manière  incompréhensible,  les  navires
                                                                        économique, puis ils lui envoyèrent un soutien militaire et des
                                                                                                                                                          Était-ce le début du conflit ?
                                                                        communiste). Les Russes commencèrent par lui apporter une aide
                                                                        Il ne devint flagrant que plus tard que son entourage était
                                                                                                   ·   #  Quelques informations inédites                     que les deux groupes d’avions de chasse ne se rencontrent.  heureusement, l’avion U-2 quitta l’espace aérien soviétique avant   nucléaire. Une guerre nucléaire aurait aisément pu
                                                                                                          sur la Crise de Cuba
                                                                                                      •  Lorsque Kennedy entendit parler des missiles, il réunit
                                                                                                      immédiatement un comité EX-COMM constitué de ses douze
                                                                                                      conseillers les plus importants, afin de gérer la crise.
                                                                                                      Khrouchtchev, en revanche, ne fit appel à aucun consultant
                                                                                                      pour l’aider dans ses prises de décision. Il passa de longues
                                                                                                      heures à réfléchir en solitaire sur la manière de contrer la
                                                                                                      menace américaine.
                                                                                                      •  L’escalade de la Crise des missiles de Cuba fut en partie
                                                                                                      due à une mauvaise communication entre les chefs de
                                                                                                      gouvernement  des  camps  adverses.  En  1962,  les  dirigeants
                                                                                                      américains et soviétiques  n’avaient  aucune  relation  directe et
                                                                                                      immédiate. Lorsque le 22 octobre, la crise devint publique,
                                                                                                      Kennedy et Khrouchtchev négocièrent l’un avec l’autre au
                                                                                                      moyen de communiqués écrits et d’allocutions télévisuelles et
                                                                                                      radiophoniques. Ce mode de communication peu fiable, car
                                                                                                      indirect, faillit mener à un conflit nucléaire. Une fois la crise
                                                                                                      résolue, Kennedy et Khrouchtchev, conscients d’avoir frôlé la
                                                                                                      catastrophe, mirent en place « le téléphone rouge » entre la
                                                                                                      Maison Blanche et le Kremlin, afin de pouvoir se parler sans
                                                                                                      intermédiaire.
                                                                                                      •  La puissance d’une bombe atomique, qui est une arme à
                                                                                                      fission,  est  calculée  en  kilotonnes,  chaque  kilotonne
                                                                                                      représentant 1 000 tonnes de TNT. La puissance d’une bombe
                                                                                                      à hydrogène, qui est une arme à fusion, est calculée en    La crise des missiles de Cuba
                                                                                                      mégatonnes, chaque mégatonne représentant 1 000 kilotonnes,
                                                                                                      soit un million de tonnes de TNT. Les bombes larguées sur
                                                                                                      Hiroshima et Nagasaki avaient été d’énormes dispositifs
                                                                                                      artisanaux, tellement complexes à élaborer qu’il était impossible
                                                                                                      de les fabriquer en grand nombre. La bombe d’Hiroshima


        Cette photo montre l’arsenal de missiles soviétiques en train d’être
        déchargé sur le port naval de Mariel à Cuba, le 5 novembre 1962. (AP photo
        Département de la Défense des États-Unis).
                                                                                                                                                                  273
   253   254   255   256   257   258   259   260   261   262   263