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 Le miracle de Midway
 la  première.  J’ai  été  horrifié  en  constatant  l’ampleur  des  dégâts
 éclair aveuglant suivi d’une seconde explosion, bien plus forte que
 l’explosion assourdissante d’une frappe directe. Puis, il y a eu un
 souvient un officier japonais du porte-avions  Akagi, suivi de
 « J’ai tout d’abord entendu le bruit terrible du bombardier, se
 cours de l’Histoire

 ·
 Cinq minutes qui changèrent le
 bord étaient chargés d’explosifs et de supercarburant.
 bombes empilées les unes sur les autres, et dont les avions encore à
 sur les porte-avions japonais dont les ponts étaient emplis de
 McClusky avaient donc le champ libre pour opérer. Ils piquèrent
 les bombardiers-torpilleurs américains. Les bombardiers de
 (avions de combat) étaient encore en pleine offensive contre
 Les Japonais ne parvinrent à les intercepter, car leurs « Zeroes »
 littéralement venir de nulle part !
 de  larguer  leur  charge  mortelle, de  sorte qu’ils semblaient
 plongeant en piqué de plusieurs centaines de mètres de haut avant
 son escadron de bombardiers fondirent sur leurs cibles en
 C’est alors que le Lieutenant Commandant Wade McClusky et
 part
 ·
 Littéralement venus de nulle
 fatal.
 d’attaquer les porte-avions américains et de leur porter le coup
 une victoire spectaculaire, ordonna à ses avions de combat
 À 10 h 25 du matin, l’amiral Nagumo, certain de remporter
 avions et les pilotes disparurent.
                                                                                                94                                                            plus long  Le jour le
                  d’armées des États-Unis ». Ils mirent au point de faux bâtiments et de               existence, nous pourrons peut-être entrevoir une flammèche de
                  faux équipements, et envoyèrent de faux messages radio. Ils allèrent                 mauvais penchant s’apprêtant à s’embraser et à prendre le pouvoir
                  jusqu’à assigner leur plus brillant général, George Patton, à la tête de             sur notre être. Nous pourrons également percevoir comment
                  cette opération. Les préparatifs du débarquement incluaient également                Hachem mène la bataille pour nous, faisant en sorte que cette
                  des véhicules armés, appelés les « Hobart’s Funnies », d’après le nom du         LA  MAIN  CACHEE  mauvaise lueur baisse la garde.
                  Général Percy Hobart qui les avait conçus. Parmi les « Hobart’s
                  Funnies », il y avait un tank démineur (le « Sherman Crab » qui était                   Nous devons prendre conscience, et faire prendre conscience
                  un tank Sherman équipé de chaînes à l’avant, destiné à détruire les                  aux autres, de cette magnifique  hachga’ha présente dans les
                  mines sans abîmer le tank), un « tank amphibie », un « tank lanceur de               moindres actes de notre quotidien. De cette manière, nous
                  ponts» et un « tank poseur de chaussées ». Les plus ingénieux de tous                pourrons comprendre que le mauvais penchant peut être affronté
                  étaient les « Ports Mullberry ». Il s’agissait de deux immenses péniches             et vaincu, et que le mal n’a d’autre finalité que d’être le grand
                  remplies  de  600 000  tonnes  de  ciment,  constituant 16  km  de  routes           perdant de ce glorieux « Jour-J » qui nous est promis et que nous
                  flottantes remorquées à travers la Manche pour créer une digue                       attendons avec ferveur.
                  permettant aux bateaux de débarquer des vivres et des troupes sur les
                  plages de Normandie. Malheureusement, un mauvais orage détruisit
                  l’un des « Ports Mullbery » le 19 juin. L’autre péniche, appelée le « Port
                  Winston »  (avec  l’accord  du  Premier  ministre  Winston Churchill)                Notes
                  permit de débarquer 2,5 millions d’hommes, 500 000 véhicules et 4
                  millions de tonnes de vivres dans les 100 jours suivant le Jour-J.                   1    L’expression « Jour-J » est devenue le mot-clef du débarquement des
                                                                                                           Alliés en Normandie, lors de la Seconde Guerre mondiale. Cependant,
              4    Même si le Jour-J se solda par un succès, il n’était que le début de la                 à l’origine, avant d’être associé au débarquement en Normandie, le
                  Bataille de Normandie qui dura jusqu’en août 1944. Plus de 400 000                       « Jour-J » était un terme militaire désignant le premier jour de toute
                  Alliés et soldats allemands furent tués, blessés ou portés disparus lors                 opération armée. Le deuxième jour était J+2, le troisième jour, J+3, etc.
                  de la Bataille de Normandie. Parmi eux, il faut compter plus de
                  200 000 victimes alliées, dont 54 000 morts. À peu près 200 000                      2    S’ils avaient aligné neuf avions dans la largeur, le convoi aérien
                  soldats allemands furent tués ou blessés. La bataille de la Poche de                     acheminant les trois divisions aéroportées en Normandie le 5 juin
                  Falaise (août 1944) coûta à elle seule 90 000 hommes aux Allemands,                      aurait fait 320 km de long (Eisenhower : À Soldier’s Life, de Carlo d’Este,
                  dont de nombreux prisonniers.                                                            Henry Holt and Company, 2002). En plus du bombardement naval,
                                                                                                           5 000 tonnes de bombes furent larguées sur les défenses allemandes.
              5    Le matin du 6 juin, Adolf Hitler dormait paisiblement au Berghof, sa                    Par ailleurs, de nombreux avions furent utilisés pour transporter des
                  retraite bavaroise à Berchtesgaden, loin de se douter de ce qui se tramait               vivres et des parachutistes derrière les lignes ennemies.
                  en Normandie. Alors que les rapports du Groupe d’Armées B et de
                  l’OB-West  apportaient  des  nouvelles  de  plus  en  plus  préoccupantes,           3    Les plans du débarquement allié incluaient un « Plan de Dupe » appelé
                  personne, jusqu’à presque midi, n’osa réveiller Hitler habitué à se lever   Le jour le plus long   « Opération Fortitude », visant à faire croire aux Allemands que
                  tard. Or, toutes ces heures perdues à le laisser dormir étaient critiques.               l’invasion viendrait du nord, à Calais, le port français contrôlé par les
                  Lorsqu’il apprit qu’avait lieu le débarquement aérien, le [Général] von                  nazis, et le plus proche de la côte anglaise. Ils créèrent une armée fictive
                  Rundstedt donna immédiatement l’ordre à deux bataillons de vétérans                      qu’ils appelèrent « The First U.S. Army Group », « Le premier groupe





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 Le jour d’infamie   67  C’est pourquoi, en réalité, « ce jour d’infamie » porte mal son   Le 7 décembre 1941 fut sans nul doute un jour d’infamie.3   Par ailleurs, même si le mal prolifère et gagne du terrain, son   Ce principe fondamental n’a pas changé depuis que Yaakov a   Le mal n’a d’autre objectif que d’être vaincu par le bien.
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