Page 9 - AQMAT Cahier Thématique Janvier-février 2019
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TARIfS DOUANIERS SUR L'ACIER
ET L'ALUMINIUM : UN IMPACT CERTAIN
Les industries de l'aluminium et de l'acier ont vivement réagi aux tarifs américains de 10 % et de 25 % qui sont imposés depuis le 1er juin 2018.
L’aluminium québécois est un levier économique puis- sant, rappellent les repré- sentants de cette industrie. Le Québec compte neuf des dix alumineries canadiennes, exploitées par Rio Tinto Alcan, Alcoa et Aluminerie Alouette. Plus de 1 400 entre- prises sont actives dans le domaine de la formation.
Chez AluQuébec, l'organisme qui assure la coordination de l'industrie québécoise de la transformation de l'alumi- nium, on déplore fortement l'application de ces tarifs.
« Je peux vous assurer que les producteurs d'aluminium que nous représentons, soit près de 30 000 emplois, nous parlons tous d'une même voix. Ce tarif est contre- productif », a déclaré Marie Lapointe, PDG d'AluQuébec.
Riposte canadienne
Face à cette décision « inac- ceptable » de l’administration Trump, le Canada impose lui aussi depuis le 1er juillet 2018 des surtaxes et d’autres mesures similaires pouvant atteindre 16,6 milliards $ sur des produits de l’acier et de l’aluminium d’origine améri- caine, à des taux respectifs de 25 et 10%.
Les contre-mesures cana- diennes, qui touchent aussi une f lopée d’autres pro- duits, resteront en vigueur jusqu’à ce que les États-Unis éliminent les taxes puni- tives sur les exportations canadiennes.
Impacts prévus sur l’industrie
À court terme, les tarifs douaniers américains auront un effet négligeable sur les industries canadiennes d’acier et d’aluminium. Ce sont les acheteurs améri- cains qui devront assumer la hausse des prix liée aux tarifs. En effet, la demande américaine de ces deux produits est supérieure à l’offre locale, ce qui oblige les acheteurs américains à s’approvisionner à l’étranger.
À moyen et long terme, le Canada pourrait subir les impacts négatifs de ces tarifs douaniers et cela pourrait se traduire par un ralen- tissement de l’économie canadienne. L’ampleur de ces impacts dépendra, d’une part, de la capacité des industries américaines d’acier et d’aluminium à répondre à la demande inté- rieure, et, d’autre part, de la capacité du Canada à diver- sifier ses marchés d’exporta- tion d’acier et d’aluminium.
Aide aux PME :
pas la ruée
Les tarifs de l’administration Trump visant l’aluminium et l’acier canadiens n’ont pas déclenché une avalanche de demandes d’aide auprès du gouvernement québécois, ce qui n’empêche pas les entre- prises de connaître certaines difficultés, selon le journal Le Quotidien du Saguenay.
Depuis juin dernier, seule- ment quelques demandes étaient en cours d’analyse chez Investissement Québec et un prêt de 469 000 $ avait été accordé à la fin de 2018.
Québec avait annoncé une enveloppe de 100 millions $ en prêts et garanties de prêts – par l’entremise du programme Essor – afin d’épauler les PME frappées par les droits d’importation sur l’aluminium décrétés par Washington.
Il semble que ce soit les petits producteurs de pro- duits et matériaux et les transformateurs québécois qui subissent davantage de tort que les grands produc- teurs d’acier et d’aluminium.
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