Page 8 - AQMAT Cahier Thématique Janvier-février 2019
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 ALUQUébEC à LA RESCOUSSE DES PRODUCTEURS
  La Grappe industrielle de l’aluminium du Québec (AluQuébec), une des premières créées par la Communauté métropolitaine de Montréal dans le cadre de son Plan de développement économique 2010-2015, s’est donnée pour objectif de doubler la transformation de l’aluminium au Québec sur une période de dix ans tout en soutenant l’activité des équipementiers et fournisseurs spécialisés.
La notoriété mondiale du Québec en ce qui a trait à l’aluminium s’appuie sur la présence sur son territoire des producteurs primaires de classe mondiale que sont Alcoa, Rio Tinto et Alouette. Leurs 9 alumineries québé- coises produisent 2,9 millions de tonnes d’aluminium pri- maire, représentant 60 % de la capacité nord-américaine.
« Le Québec a tous les atouts nécessaires pour demeurer compétitif et ce, malgré le contexte qui incombe actuel- lement notre industrie », assure Marie Lapointe, pré- sidente-directrice générale d’AluQuébec
Marie Lapointe, PDG d'AluQuébec
Selon Pricewaterhouse Coopers (PwC), la croissance prévue de l’utilisation de l’alu- minium dans la construction est de 2,6 % d’ici 2025. Cette donnée vient donc confirmer le mandat d’AluQuébec d’augmenter l’utilisation de
l’aluminium et sa complé- mentarité avec les autres matériaux employés dans le secteur de la construction de bâtiments.
« Nous constatons que l’uti- lisation de l’aluminium a un brillant avenir avec des applications novatrices dans le bâtiment. Il faut continuer de promouvoir les nombreux avantages du matériau », résumait Marie Lapointe, à la suite de la Journée Innovation | Aluminium sous le thème du bâtiment et de la construction durable, tenue en septembre dernier.
« Depuis l’imposition des tarifs, ça a ralenti un petit peu. Les tarifs américains et contre-mesures du Canada amènent des distorsions dans l’approvisionnement, dans la chaîne de valeur», indique la PDG de la grappe industrielle.
En effet, un produit peut tra- verser la frontière cinq ou six fois avant d’arriver à sa forme finale. « Il y a beaucoup de produits à valeur ajoutée qui sont envoyés aux États-Unis pour y subir une deuxième transformation avant d’être sont réimportés au Québec où ils subissent un dernier niveau de transformation. C’est ce qui fait que ces tarifs ne sont pas soutenables pour ceux qui
importent ces produits ici », explique Marie Lapointe, qui considère qu’il sera difficile pour AluQuébec de rencontrer son mandat s’il y a maintien des tarifs.
Selon Mme Lapointe, un autre frein à l’atteinte de l’objectif d’AluQuébec est qu’il « ’y a pas assez de deuxième transformation au Québec ». C’est la raison pour laquelle beaucoup de troisièmes transformateurs importent
des produits qui ont subi une deuxième transformation chez nos voisins du sud.
Pour pallier à cette problé- matique, AluQuébec met de l’avant trois projets straté- giques : ramener une usine de plaque au Québec, amener une usine de grands profilés (grande extrusion) dans la province et développer des assembleurs de rang un (qui sont capables de développer des solutions complètes).
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