Page 6 - AQMAT Magazine Avril-mai 2019
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blogue du président
Extraits dE l’allocution prononcéE au 7e Gala rEconnaissancE aQMat, lE 9 Mars 2019
Je pourrais vous parler pendant une grosse heure
des problèmes critiques que nous vivons comme industrie et des opportunités possibles. Mais j’ai promis de vous ramener à la fête en moins de 10 minutes. Alors, je vais m’en tenir à évoquer quatre challenges majeurs.
1) Être payé promptement sur les chantiers
Quand on est rendus que les centres de rénovation refusent de participer à des appels d’offres, on a un problème.
Nos membres en viennent à hésiter parce qu’ils craignent d’attendre trop longtemps pour être payés par le
« contracteur ». Et semble-t-il que les banques ne sont pas portées à financer ce genre de recevable.
C’est souvent le dernier 10 % ou 20 % qui tarde. Vous savez, ce dernier chèque pour lequel on a risqué pendant des mois la livraison de matériaux à crédit. C’est pour ce dernier paiement qui tarde à arriver qu’on a pris le risque d’entrer dans la marge, qu’on a pris le risque que l’entreprise entre-temps déclare faillite.
Je prends l’engagement de créer un comité ad hoc formé de marchands victimes, mais orientés solution. Avec les banques, les assureurs de risques, et surtout avec nos amis de l’APCHQ, on va trouver une solution gagnante-gagnante.
2) L’impact décuplé de la fin du crédit fiscal RénoVert
Comme deuxième point, je vous annonce une mauvaise nouvelle qui est, en fait, bien plus mauvaise qu’elle n’y paraît à première vue : la fin cette fois définitive du crédit d’impôt RénoVert.
Peut-être que le gouvernement de la CAQ voudra aider notre industrie avec un nouveau programme, réinventé à ses couleurs, histoire de ne pas être associé à une mesure libérale. Ce serait de bonne guerre. Mais au moment de m’adresser à vous, nous n’avons aucun indice et c’est pourquoi j’aurai besoin de vous pour exercer une pression. Il faudra leur rappeler une lapalissade : « Quand le bâtiment va, tout va ! ».
3) Le fléau qui nous ronge de l’intérieur : l’inexpérience client
Je suis obligé de revenir sur la question de l’expérience client trop souvent ordinaire que le public vit en quincaillerie.
Ma compréhension de l’avenir de nos quincailleries est fort simple : les magasins doivent se comporter comme des
« story tellers », des lieux qui ont une âme et dont on ressort avec le grand sourire pour avoir vécu un bon moment.
Or, un employé qui se sent et se sait utile est plus heureux. Ses chances qu’il reste augmente alors. Et s’il reste, il va devenir un peu meilleur chaque jour.
Autre vérité dans mon livre de management : un superviseur formé à la rémunération globale qui inclut des avantages non financiers va aider à garder les bons employés.
Et enfin ou conséquemment devrais-je dire, le client va ressentir tout ça. Il va en bénéficier concrètement. Donc,
il reviendra. Et s’il revient, ce peut être le début d’une relation. S’il ne revient jamais, ce peut être graduellement la fin
du commerce, car on ne peut inventer de nouveaux clients ad nauseum ; chaque marché géographique a ses limites.
6 AVRIL-MAI 2019 aQmat maGazine