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UNE fORÊT NATURELLE ET LARgEmENT CERTIfIéE
L’une des rares mono plantations à grande échelle est celle des arbres de Noël. Baumier ou Fraser, bien droit ou tout croche, le sapin se vend aux Fêtes à hauteur de 1,4 M d’exemplaires, ce après un travail qui aura duré 14 ans, de l’ensemencement à la coupe. Les deux tiers de la production canadienne se font dans le sud- ouest de notre province qui en récolte 44 millions de billets de couleur vert sapin.
Au Québec, 85% des forêts publiques sont certi ées, ce qui représente la plus grande super cie certi ée au monde. Si on prend en compte que moins de 1 % du territoire forestier est récolté chaque année et que 130 millions de plants sont mis en terre annuellement, on peut af rmer sans gêne, même en bombant le torse, que la forêt québécoise, aménagée depuis plusieurs décennies, af che une dynamique naturelle et que sa biodiversité est désormais préservée.
Il faut dire qu’un des grands avantages de notre forêt est le fait qu’on ne pratique pas la monoculture du bois au Québec, contrairement à ce qu’on retrouve dans les autres secteurs agricoles, avec tous les risques que cela comporte.
Sous la pression populaire et celle des gouvernements successifs, on constate une nette évolution des pratiques forestières. En conséquence, le taux de déforestation est devenu nul dans les forêts publiques québécoises; là où il y a de l’aménagement forestier, il n’y a pas de déforestation.
La transformation du bois de construction est beaucoup moins polluante et requiert moins d’énergie que celle d’autres matériaux.
En effet, les arbres trans- formés en produits du bois génèrent des gains importants pour l’environ- nement, car ils continuent de séquestrer le carbone, principal composant des gaz à effet de serre (GES).
L’industrie forestière cana- dienne a diminué de façon
constante son utilisation d’énergie au cours des dix dernières années. En effet, entre 2004 et 2014, l’industrie forestière a réduit son utilisa- tion d’énergie de 35 % et ses émissions de GES de 49 %.
La capacité du secteur fores- tier de produire sa propre électricité, principalement à partir de bioénergie, a réduit sa dépendance aux combustibles fossiles de plus de 50 %.
Pourquoi
cet indicateur est-il important ?
Les scienti ques s’accordent pour dire qu’il existe un lien étroit entre les chan- gements climatiques et les activités qui génèrent, par
combustion d’origine fossile, des émissions de dioxyde de carbone, de méthane, d’oxyde d’azote et d’autres GES. En surveillant les émis- sions de GES de l’industrie forestière, on peut déter- miner dans quelle mesure elles ont été réduites au l du temps.
Quelles sont
les perspectives ?
Les technologies qui réduisent l’utilisation d’énergie et les émissions de GES présentent d’importants avantages sur le plan environnemental. Elles réduisent également la facture de consommation d’énergie des fabricants. On prévoit que les investissements dans de telles technologies continue- ront de croître.
Le secteur forestier du Québec, en raison de son approche unique axée sur la protection des écosystèmes, le soutien à la régénération naturelle du parterre et sur une mise en valeur multiu- sager de la ressource, fait gure de modèle.
L'utilisation de bois d'in- génierie dans les grands chantiers permet de lutter concrètement contre l'émis- sion de gaz à effet de serre en utilisant un matériau renouvelable, durable, et dont la croissance permet de capter le CO2.
Quant à la récolte forestière d'arbres à pleine maturité, elle permet de prévenir les épidémies et de réduire les risques de feux de forêt.
18 janvier-février 2018 cahier thÉmatiQue aQmat