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cahiER thématiquE
méGA ENTREPôTS : méGA RISQUES
édition 06 : L'ENTREPOSAGE : D'APPARENCE STATIQUE, UN JOUEUR ACTIF
Dans le monde du transport, la tendance est au gigantisme. Plus c’est grand, mieux c’est. Entrepôts de stockage et centres logistiques sont de plus en plus grands, tout comme les navires de transport de marchandises et les ports.
Sauf que lorsque les diffé- rents maillons de la chaîne logistique grandissent en taille, les problématiques de gestion des risques associées à la protection des marchan- dises se complexi ent.
Il n’y a encore pas si long- temps, un entrepôt dépas- sant les 100 000 pieds carrés était considéré comme grand. Aujourd’hui, on voit souvent des entrepôts de 500 000 pieds carrés.
Une super cie aussi impor- tante induit une toiture de taille considérable, ce qui veut dire que la conception et la construction de la structure revêtent davantage d’importance, en particulier si elle se situe dans une zone exposée à des vents forts et des chutes de neige importantes.
Étant donné le volume de mar- chandises stockées dans ces méga entrepôts, les systèmes
de sécurité sont essentiels. Si les gicleurs ne suffisent pas à éteindre un incendie dans les premières minutes, il est souvent trop dangereux pour les pompiers de s’aventurer au sein de l’entrepôt pour en sauver le contenu.
Pour industriels et distribu- teurs, diviser un entrepôt en compartiments de 50 000 pieds carrés présente des avantages. La valeur des marchandises assurées dans chaque compartiment est limitée et les systèmes de sécurité doivent pouvoir empêcher une contamina- tion par la fumée des com- partiments voisins.
Le maillon faible de la sécurité des marchandises ?
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la majorité du travail réalisé dans ces « méga » entrepôts est de nature manuelle et la robotique n’y est pas encore omniprésente. L’utilisation de chariots élévateurs automatiques se remarque surtout dans les entrepôts stockant un éventail réduit de marchandises. En revanche, dans les grands
centres de logistique, la présence et le travail des manutentionnaires sont essentiels.
En conséquence, l’homme joue un rôle central dans beaucoup de sinistres... En analysant des données récoltées entre 2009 et 2013, l’association américaine pour la protection contre l’incendie (US National Fire Protection Association) a démontré que 18 % des incendies survenant dans des entrepôts aux États- Unis ont été déclenchés de manière volontaire. Ces sinistres représentent 32 % des dommages directs et indirects résultant d’incendies d’entrepôts.
Et plus les bâtiments sont grands, plus ils nécessitent de main d’œuvre et sont, en conséquence, difficiles à sécuriser.
Cette problématique devrait devenir moins pressante au fur et à mesure que les centres logistiques s’au- tomatisent – un robot est rarement mécontent ni ne déclenche d’incendies volontairement ! Une plus grande connectivité induit également une plus grande vulnérabilité aux risques de cybercriminalité.
En élargissant entrepôts, navires, ports et voies maritimes, l’industrie du transport a gagné en ef cacité et réalisé des économies d’échelle. Ces avancées ont permis de développer des méthodes de fabrication just- in-time dans le cadre desquelles les  ux de production sont plus courts.
8 DÉCEMBRE 2017  cAhiER ThÉmATiQuE AQmAT


































































































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