Page 28 - AQMAT MAGAZINE - Juillet-août 2017
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GESTION
RÉEMPLOI DES MATÉRIAUX:
AVENUE À EXPLORER POUR NOS CENTRES DE RÉNOVATION
De Paris aux Îles-de-la-Madeleine, le réemploi des matériaux devient un enjeu politique et écologique. Mais pourquoi pas aussi économique pour nos centres de rénovation ?
La mairie de Paris devient la première collectivité à se doter d’une stratégie avec l’intention de jouer un rôle de démonstrateur à l’échelle nationale et internationale quant à l’utilisation de matériaux de seconde main (!) pour l’entretien de ses bâtiments publics.
L’Université du Québec à Rimouski et le Centre de récupération Ré-Utîles à Havre-aux-Maisons ont mis en œuvre un projet qui permettra aux citoyens de s’approvisionner en matériaux de construction usagés tout en permettant la réduction à la source des déchets de construction.
Le projet s’inscrit bien dans la réalité des Îles, un milieu isolé où la gestion des déchets est un enjeu important. «Où on importe les matériaux et on exporte ceux qui sont désuets », explique la directrice associée au CERMIM, Mayka Thibodeau.
Le concept de la matériauthèque permettra aux Madelinots de réaliser des économies. D’une part, les entrepreneurs pourront détourner une partie de leurs résidus à la matériauthèque et donc n’auront pas à payer pour s’en débarrasser. D’autre part, les bricoleurs auront accès à des matériaux à bon prix.
« Ce même type de projet pourrait très bien se développer autour des centres de rénovation partout au Québec», soutient Richard Darveau, président et chef de la direction de l’AQMAT.
Le marché de la vente de matériaux usagés passe pour le moment par des sites comme Kijiji, LesPac et par le bouche-à-oreille.
En parallèle, depuis 20 ans, le Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec (www.3rmcdq.qc.ca) est l’association reconnue des intervenants du secteur. On ne dénombre aucun centre de rénovation parmi les 200 entreprises membres.
« Un centre de rénovation qui voudrait se démarquer en o rant des matériaux de construction usagés, donc en mettant sur pied un service de récupération de matériaux, du moins un service d’accueil de ces matériaux, puis en les classant et en les revendant à prix d’ami, pourrait se bâtir une clientèle de fans », assure M. Darveau.
Une frange grandissante des consommateurs se montre scandalisée devant les démolitions sans lendemain, c’est- à-dire les opérations à l’issue desquelles des tonnes de matériaux prennent le chemin des dépotoirs au lieu d’être proposés aux rénovateurs.
28 JUILLET-AOÛT 2017 AQMAT MAGAZINE


































































































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