Page 146 - VISION MAGAZINE ARCACHON 2019 LIGHT
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              lle a toujours aimé dessiner. Comme sa mère, sa
              sœur, sa nièce ou sa fille aujourd’hui. Un atavisme
           Elié à la gente féminine. Sans doute pour cette
           raison que cette fille du Bassin peint majoritairement
           des femmes qu’elle observe d’abord sur les plages.
           Croquées ensuite sur son bloc, elle les imagine in situ.
           Ces deux jolies blondes en bikini, assises en tailleur,
           peut-être deux sœurs, seront parfaites sur sa toile « La
           Dune du Pilat » ; ou cette belle brune à demi nue aux
           jolies fesses sortant de l’eau, qui admire une pinasse,
           deviendra l’égérie de son tableau « L’Ile aux oiseaux ».
           « Le Bassin est un grand terrain de jeux, et ici, tu peux
           voir facilement trois, quatre bombes par heure ! ».
           Voyeuse, oui certainement, mais toujours en retrait,
           dans la discrétion. « Dans mes créations, j’idéalise les
           femmes, mais je fais beaucoup de puzzle ! ».

           « JE DOIS BEAUCOUP À MON ANGE GARDIEN ! »
           Cette illustratrice de livres pour enfants n’avait pas
           imaginé qu’un jour elle aurait un tel succès. « C’est
           grâce à mon mari Gérald, sans lui je n’en serais pas
           là ! ». Gérald, elle l’a connu en primaire, est sorti avec
           lui à quinze ans et, avec l’autorisation de ses parents,
           s’est mariée mineure, à dix-sept ans ! Un conte de fée
           qui perdure avec ce garçon prévenant qu’elle qualifie
           d’ange gardien. Elle se souvient : « Dès notre rencontre,
           il a tout fait pour trouver des toiles récupérées, mettre
           en sécurité mes tableaux, payer mon matériel de
           peinture qui, à l’époque, coûtait très cher... Il a même
           gardé mes dessins d’adolescente ! » C’est ce même
           homme qui lui suggérera quelques années plus tard,
           devant son côté monomaniaque à propos de son bout
           de terre et d’Océan, de (dé)peindre le Bassin.
           « On avait une vieille affiche d’Air France à la maison
           et, en la regardant, j’ai eu l’étincelle ! ». Grâce à cette
           affiche rétro, Popette va affirmer son style... et sortir
           du monde de l’enfance. « Moi qui ne dessinait jamais
           d’architecture, je m’y suis mise, toujours poussée,
           appuyée par l’homme que j’aime. » C’est encore lui
           qui montrera ses toiles à Valentine, propriétaire de
           la boutique-galerie La Maison d’ici, à l’excellente   « ON AVAIT UNE VIEILLE AFFICHE D’AIR FRANCE À LA
           renommée. « Valentine a aimé. Les toiles se sont
           vendues et tout s’est enchaîné ! ». Aujourd’hui, elle   MAISON ET, EN LA REGARDANT, J’AI EU L’ÉTINCELLE ! »
           dessine même pour Hedonic, Dubourdieu ou Baron             GRÂCE À CETTE AFFICHE RÉTRO,
           Philippe de Rothschild SA... Qui sait, peut-être un jour
           elle croquera sa propre histoire. Popette au Cap Ferret,   POPETTE VA AFFIRMER SON STYLE... ET SORTIR
           Popette en pinasse, Popette dans sa cabane tchanquée,
           Popette et les ostréiculteurs... Une chose est sûre,          DU MONDE DE L’ENFANCE.
           cette fille bien chouette sera toujours en goguette.
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