Page 56 - Livre Meytal taieb
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Savoir écouter l’autre
Chlomo haMelekh a dit que « Si un homme ressent une inquiétude en lui, il doit en parler. » : et lorsque celui-ci est perturbé d’un souci il faut qu’il en parle avec une personne de confiance. Le fait d’en parler enlève cette inquiétude, mais le problème à ce sujet est de savoir à qui s’adresser... On a besoin de s’adresser à un prochain qui écoute mais non qui se contente d’entendre à peine.
Du fait d’écouter l’autre, tu peux l’élever et devenir pour lui comme un Kéli, un ustensile qui apporte le soulagement. C’est une grande Avoda, un métier élevé que de savoir écouter. La majorité des gens veulent qu’on les écoute et non pas être à l’écoute.
La Guémara raconte une histoire au sujet de Hillel HaZaken : deux moqueurs firent un pari pour quatre cents pièces sur celui qui arriverait à mettre en colère Hillel HaZaken. Ils s’approchèrent de Hillel et commencèrent à crier une question dérisoire. Et Hillel sortit et leur répondit gentiment. Ils partirent et revinrent après quelques minutes - avec le toupet de l’importuner à l’approche du Shabbat - pour appeler Hillel à nouveau qui dut sortir en tenue de sortie de bain du fait qu’il se préparait. Il leur répond de la même manière une fois, deux fois puis trois fois...
Il leur dit « Venez nous allons nous assoir et en parler avec douceur ». Ils avouèrent alors le pari qu’ils ont contracté et leur échec. Qu’a fait Hillel HaZaken ? Il a fait honneur à ses prochains en s’abaissant jusqu’à leur niveau pour répondre à leur question et pour éveiller ainsi en ses interlocuteurs le bon questionnement. En les écoutant il a réussi à les élever à un meilleur niveau que ceux-ci n’auraient peut-être pu atteindre sans cette bonne qualité morale d’humilité.
En réalité si l’on se donne la peine d’écouter, on peut trouver un dénouement, un manque à combler chez l’autre. Ce qui nous
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