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Vous aviez certainement laissé une bonne impression chez Peugeot pour être recruté dès la mise en route du projet 9X8 en WEC. Quel est votre rôle ?
J’ai toujours entretenu de bonnes relations dans mes divers emplois et chez Peugeot en particulier. À l’heure des choix pour reconstruire une équipe, mon nom était sur la liste chez Peugeot pour la fonction de Responsable des Opérations.
Au début du programme, il
avait été question d’un Team Manager, l’élément idéal pour diriger l’équipe dans ce genre de projet, mais les contacts n’ont
pu se concrétiser avec cette personne. C’est ainsi que, depuis, j’ai également endossé cette fonction que je partage avec Christophe Besse, notre Sporting Manager.
Je connais bien les besoins des pilotes, leur ressenti, et aussi ce que nous avons à leur apporter pour qu’ils puissent s’exprimer au mieux au volant. Il doit se créer une relation de confiance, et devoir remplacer un pilote au pied levé comme ce fut le cas avec Kevin Magnussen (reparti en F1), ce n’est pas idéal.
L’engagement de Stoffel Vandoorne, un plus pour l’équipe ?
Il était depuis le début sur nos tablettes. Nous le pensions trop occupé par la Formule 1.
C’est sûr que son bagage technique, son expérience vont nous être utiles. Chaque pilote de l’équipe apporte sa pierre à l’édifice.
Depuis son apparition en 2022 à Monza, la moisson de résultats n’a pas été des plus remarquables, excepté une prestation honorable aux «24 Heures du Mans» 2023 et un podium (3e) aux «6 Heures de Monza» quelques semaines plus tard. Dans ces conditions, l’équipe n’a-t-elle pas cédé au découragement ?
Pas du tout ! La motivation est restée intacte à tous les niveaux.
Face à ce constat, il était nécessaire de réagir. De nouvelles évolutions, un nouveau défi.
À cette pression, s’ajoute-t-il celle d’objectifs à atteindre dans un délai de temps programmé ?
De la pression, il y en a bien sûr. Ce ne serait pas bon de ne pas
progresser. Or le nombre de constructeurs est plus important en 2024.
La tâche ne sera pas facile mais nous y croyons. Nous n’avons pas de date limite pour arriver à des résultats. Au contraire, l’aventure est prolongée.
Nous sommes cependant conscients qu’il est impératif de faire partie des meilleurs.
Un mot sur des problèmes généraux rencontrés par les concurrents du WEC en 2023. L’interdiction du préchauffage des pneumatiques
qui a causé plusieurs accidents, principalement
à Spa-Francorchamps où la température de la piste était assez basse ?
Une concertation avec le manufacturier me semble nécessaire pour définir un pneu adapté aux diverses températures. Pour moi, la solution est dans les mains des manufacturiers.
Le système des qualifications ?
Quand il a été question
de l’Hyperpole, tous les constructeurs y étaient fortement réticents (j’étais présent à la réunion) et pourtant, elle nous a été imposée par l’ACO.
Cela ne va pas dans le sens de la réduction des coûts.
Le système des Slow Zone, Full Course Yellow, Safety Car, surtout au Mans ?
L’ACO travaille sur de nouvelles procédures pour ne pas trop
déséquilibrer le résultat final de la course.
Propos recueillis par
Paul Colasse
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