Page 52 - Le savoir-(sur)vivre
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La route facile
Évidemment, pour les peaux sensibles, par temps froid, c’est un bon moyen de provoquer des gerçures!
Et dans des conditions froides et humides, les porteurs de verres correcteurs ont souvent à faire face à de la buée qui s’y colle.
Pour y remédier, une copieuse aération peut être une solution, à condition que, là aussi, dans ce flux d’air ne se mélange pas de la pluie.
Bref, par un raccourci un peu facile mais explicite, on dirait volontiers qu’à moto, si la vue c’est la vie, la pluie et les routes sales, c’est la m... !
Parce que quoi qu’on en dise, s’il est un domaine où l’on attend de grands progrès sécuritaires, c’est bien celui de la vision du motard lorsque les conditions climatiques sont mauvaises. Evidemment, ceci concerne essentiellement ceux qui roulent par tous les temps.
S’il est important d’avoir une bonne vision, il faut aussi savoir bien regarder ! Chaque conducteur devrait connaître ce qu’on a l’habitude d’appeler la technique du regard.
Il suffit de regarder là où l’on va rouler.
Cela paraît évident et c’est ce que l’on fait la plupart du temps, même sans se douter de l’existence de cette technique spécifique.
Mais lorsqu’on se trouve subitement face à un imprévu, il en va instinctivement tout autrement.
Le regard a tendance à se figer sur le nid de poule gigantesque vers lequel on fonce.
Ou bien on ne peut détourner les yeux de la voiture arrivant en sens inverse et qui empiète largement sur la bande de circulation sur laquelle évolue la moto.
Ce regard qui ne peut plus se détourner, il est encore là lorsqu’un gosse traverse subitement la chaussée, quand un chien risque de se trouver sous les roues parce qu’il court derrière un chat...
Remarquez que si c’est le chat poursuivi par un chien qui risque de tomber sous les roues, c’est tout aussi dangereux pour le chat et un peu moins pour le motard.
Encore que dans un réflexe d’évitement, pas mal de pilotes préféreront prendre de gros risques de chute plutôt que de prendre le risque d’avoir la mort d’un chat sur la conscience.
C’est là une question de choix personnel, un choix qui devrait être effectué avant que le cas de figure ne se présente.
Dans la demi-seconde qui reste pour prendre une décision, si on se pose la question de savoir si on risque de tuer le chat ou si on risque de chuter, la phase dangereuse sera dépassée avant que réponse ait pu être choisie et sans qu’on ait pu entreprendre la moindre manœuvre d’évitement.
Mais revenons au regard pour rappeler que l’on a fortement tendance à se diriger vers là où on regarde.
De même, si on a abordé un virage trop vite, il arrive fréquemment que le motard ne puisse regarder autre part que vers l’accotement sur lequel il va immanquablement élargir la trajectoire au risque de quitter la route et/ou de chuter.
C’est tout le contraire qu’il faut faire. Il faut déterminer l’endroit où on VEUT passer, ne regarder que cette partie de la route et se battre pour y arriver.
En principe, à tous ceux qui sont passés par une (bonne) moto école, on a enseigné cette technique du regard.
Malheureusement, c’est le propre de l’être humain que d’oublier très vite un grand nombre de choses apprises à l’école.
Et la technique du regard fait trop souvent partie de ces choses oubliées ou à tout le moins qui ne sont pas mises systématiquement en pratique.
On n’hésitera pas à s’entraîner à cette technique du regard. Ne serait-ce qu’en négociant un virage. On constatera que la courbe se négocie beaucoup plus facilement si on regarde vers où on souhaite mettre ses roues et non vers l’extérieur à la sortie du virage, là où on ne voudrait pas aller !
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