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ALTERNATIVES

               Noël Podevigne

               Photographe auteur
               né en 1951
               autodidacte,
               Pratique d’abord divers métiers liés à l’éducation.
               Il devient photographe professionnel dans les années quatre-vingt et se consacre un temps au
               reportage. De 1984 à 2006, il est photographe scientifique à l’Université Lyon 1.
               Il enseigne également la photographie à l’INSA de Lyon de 1996 à 2014.
               Ses recherches personnelles le conduisent à explorer divers territoires photographiques, avec une
               prédilection pour le paysage et l’humain.
               Co-fondateur de la Galerie Domus, sur le campus de la Doua, à Lyon, il en a assuré la programmation
               artistique et l’animation de 2006 à 2014.
               Plus récemment il s’intéresse à différentes pratiques alternatives de la photographie et anime des
               ateliers d’initiation au laboratoire argentique et à la pratique du cyanotype.



               Alternatives
               La pratique actuelle de la photographie est majoritairement axée sur les techniques numériques et
               l’image est, de nos jours, abordée la plupart du temps seulement via les écrans.
               Il existe néanmoins une grande différence d’approche des images dès lors que l’on recourt à un
               support physique. L’image, retrouvant toute sa matérialité d’estampe, peut être alors abordée de
               manière plus large ; des éléments comme la texture du papier, la densité et le contraste des tirages, la
               taille d’impression, deviennent autant de facteurs d’appréhension de l’œuvre elle-même, à la fois dans
               sa signification et dans sa matérialité. Notre perception et notre mémoire en sont notablement
               affectées.

               « Alternatives » propose trois approches diverses :
                     Des sténopés :
                      On ne peut faire plus simple qu’un sténopé : c’est une simple boite noire percée d’un trou
                      minuscule…
                      Nous sommes ici aux racines mêmes de la discipline, la camera obscura, dans un retour aux
                      fondements originels de l’image photographique.
                      Le sténopé exige de très longs temps de pose (parfois plus d’une demi-heure) pour que la
                      lumière arrive à créer une image, nous sommes alors confrontés à une dimension nouvelle. À
                      l’image couramment admise de l’instantanéité photographique succèdent un entassement,
                      une stratification continue du temps. Apparait ainsi la notion déroutante de « la durée d’un
                      instant » : un temps entassé, fondu en lui-même.


                     Des cyanotypes :
                      La technique de tirage en cyanotypie, mise au point par Herschell en 1842, est largement
                      facilitée à l’heure actuelle par la possibilité d’obtenir, en numérique, des négatifs adaptés.
                      L’émulsion couchée à la main sur des supports qui peuvent varier, est à base de sels de fer.
                      Après exposition au soleil ou sous une lampe UV on obtiendra des images à la couleur bleu
                      de Prusse caractéristique du procédé. Un traitement ultérieur des images permettra, selon
                      son inspiration, de modifier cette teinte.

                     Des anthotypes :
                      Ici le support est tout autre. On utilise des feuilles d’arbres ou de plantes qu’on exposera au
                      soleil sous un positif noir et blanc. La chlorophylle des plantes va réagir à la lumière et
                      « capter » ainsi l’image. On n’utilise rien d’autre qu’une image imprimée sur un support
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