Page 489 - Le jardin des vertueux (Riyâd As-Sâlihîn)
P. 489

Riyad as-Salihin

               361  La réprobation de sortir d'un pays touché par une épreuve (épidémie)
                      pour fuir cette épreuve, de même que la réprobation d'y entrer



               Dieu le Très-Haut a dit:
               1. Chapitre 4 - verset 78: «Où que vous soyez, la mort parviendra jusqu'à vous, même si vous êtes dans des forteresses haut
               perchées».
               2. Chapitre 2 - verset 195: «Ne vous jetez pas de vous-mêmes dans la perte».
               1791. Selon Ibn 'Abbàs (DAS), 'Omar Ibn Al Khattâb (DAS) sortit vers la Syrie. Quand il fut au lieu dit «Sargh» il fut accueilli
               par les gouverneurs des provinces de la Syrie, Abou "Oubeyda Ibn Al Jarrâh et ses compagnons. Ils lui apprirent que la peste
               s'était déclarée en Syrie. Ibn 'Abbàs rapporte: «'Omar me dit: «Va m'appeler les premiers exilés de la Mecque». Je les lui fis
               venir et il leur demanda conseil en leur annonçant que la peste s'était déclarée en Syrie. Ils furent d'avis différents. Les uns
               dirent: «Tu es sorti pour une mission (combattre l'ennemi) et nous ne sommes pas d'avis à ce que tu t'en détournes». Les
               autres lui dirent: «Tu as avec toi tout ce qui reste de la première génération ainsi que les Compagnons du Prophète    et
               nous ne sommes pas d'avis à ce que tu les livres à cette épidémie». Il leur dit: «Eloignez-vous de moi». Puis il me dit: «Pais-
               moi venir les Ansârs». Je suis allé les chercher et il leur demanda conseil. Ils suivirent la même conduite que les exilés de la
               Mecque et, comme eux, leurs avis furent partagés. Il leur dit: «Eloignez-vous de moi». Puis il me dit: «Appelle-moi ceux qui
               se trouvent ici des vieux sages de Qoreysh, de ceux d'entre eux qui ont embrassé l'Islam avant la conquête de la Mecque et
               qui s'étaient exilés». Je les lui fis venir et ils furent unanimes à dire: «Notre avis est que tu rebrousses chemin avec ton armée
               et que tu ne la livres pas à l'épidémie». 'Omar cria alors parmi les gens: «Dès le lever du jour je vais enfourcher ma monture
               (pour rentrer à Médine) et faites-en de même». Abou "Oubeyda Ibn Al Jarrâh (DAS) lui dit: «Est-ce une fuite du destin de
               Dieu?» "Omar (DAS) lui dit: «Ah si quelqu'un d'autre que toi l'avait dit, ô 'Oubeyda! (je l'aurais sûrement châtié)». 'Omar
               n'aimait pas en effet qu'on le contredise. «Oui, nous fuyons du destin de Dieu au destin de Dieu. Que dis-tu si tu avais des
               chameaux et que tu eusses mis pied à terre dans le lit d'un torrent ayant deux rives, l'une verdoyante et l'autre aride. N'est-ce
               pas que si tu laisses paître tes bêtes dans la rive verdoyante ce sera par la prédestination de Dieu, et que si tu les laisses paître
               dans la rive aride ce sera aussi par la prédestination de Dieu?» Le narrateur ajoute: «Juste à ce moment arriva 'Abdurrahman
               Ibn 'Awf qui avait été retenu par quelqu'affaire et dit: «Je détiens une science concernant ce sujet. J'ai entendu le Messager de

               Dieu      dire: «Quand vous apprenez que l'épidémie est dans un pays, n'y allez pas et, si l'épidémie arrive quand vous y
               êtes déjà, n'en  sortez pas». 'Omar remercia alors  Dieu exalté et prit le  chemin du retour. (UNANIMEMENT RECONNU
               AUTHENTIQUE)


               1792. Selon Ousâma Ibn Zeyd (DAS), le Prophète    a dit: «Quand vous apprenez que la peste s'est déclarée dans un pays,
               n'y entrez pas; et quand elle s'y déclare alors que vous y êtes, n'en sortez pas». (UNANIMEMENT RECONNU AUTHENTIQUE)
               Commentaire

               Voilà posées dans ces Hadïths les règles prophylactiques en cas d'épidémie. Quand un pays est la proie d'une maladie contagieuse, il est
               recommandé de ne pas y entrer pour ne pas s'exposer aux risques de la contagion; et quand on y est déjà, il ne faut pas en sortir car on est
               devenu porteur de germe même si l'on n'est pas malade et on peut aider à la propagation de l'épidémie. Dans deux Hadiths précédents (1.672

               et 1.673) le Prophète    a bien dit: «Pas de contagion». Claude Bernard dira douze siècles plus tard: «Ce qui compte n'est pas le microbe
               mais c'est le terrain», On peut donc dire «pas de contagion» en s'appuyant sur le fait que certains organismes sont immunisés contre certaines
               maladies et ainsi ce n'est pas le simple fait d'approcher un malade qui fait obligatoirement contracter le mal. Cependant les organismes
               faibles ou non immunisés doivent éviter le contact des malades. C'est pourquoi il est recommandé de ne pas entrer dans un pays où sévit une
               épidémie. Si on y est déjà, on a beaucoup de chance d'être devenu porteur du germe responsable et c'est pourquoi il ne faut pas sortir du pays
               infecté afin de ne pas aider à la propagation de la maladie




















                http://riyad.fr.tc                       - 489 -                             ssirde00@yahoo.fr
   484   485   486   487   488   489   490   491   492   493   494