Page 3 - FLIP SIXTY SECONDS BLACK
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Jérôme De Perlinghi
« La cérémonie du portrait »
Un portrait ce n’est pas la photo d’une femme ou d’un homme. C’est autre chose. Quelque chose de plus. Le plus, c’est le photographe. Le maître de cette cérémonie étrange, inhabituelle qu’est la cérémonie du portrait. Un portrait, donc, c’est une rencontre entre celui qui fait la photo et celui qui pose. Au final, ce n’est pas l’image de cette femme ou de cet homme qui apparaîtra. Mais l’image du rapport qui s’est établi entre un univers, celui du photographe, dans l’ombre, avec un autre univers, dans la lumière, celui du portraituré.
Les choix de cadre, d’instant, de lumière, les choix techniques d’appareils, de films sont décidés par le photographe. La direction d’acteur, c’est encore lui, le photographe, qui en a la charge. Jérôme De Perlinghi, au fil des festivals de Deauville, de Montréal et d’ailleurs, des coulisses de la Cinémathèque de Belgique,
de ses rencontres avec le cinéma, a su imposer avec une grande gentillesse et une infinie détermination son univers à ceux qui ont accepté de passer quelques minutes avec lui. Plus exactement en face de lui, entre sa toile, son spot light et son Yashica 6x6.
Il a su les séduire par sa franchise et sa pugnacité mais jamais n’a cherché ni à les flatter ni à les tromper. Chacun savait avec lui où il allait et a accepté de jouer ce jeu du rapport de force et d’oublier son image pour construire avec Jérôme une autre image unique, différente et libre.
Laurent Abadjian
Jérôme De Perlinghi “Portrait Celebration”
A portrait is not a photo of a woman or a man. It is something else. Something more. The extra is the photographer. The one who leads this strange, unusual ritual, that of the portrait celebration. A portrait is an encounter between the one who makes the photo and the one who poses. In the end, it is not the image of this woman or man that appears, but the image of the relationship that arose between one world, the photographer’s, in the shadows, and another world, the sitter’s, in the light.
The framing, the moment, the light, the technical equipment of cameras and films, all are selected by the photographer. And directing the actor is, here again, the photographer’s responsibility. Jérôme De Perlinghi, through the festivals of Deauville, Montreal and elsewhere, the backstage area of the Cinematek in Belgium, his encounters with cinema, has been able to impose, with great kindness and infinite determination, his world on those who were willing to spend a few minutes with him – or to be more precise, in front of him, between his canvas, his spotlight and his Yashica 6x6.
He was able to seduce them with his honesty and a certain pugnacity, but without ever attempting to flatter or deceive them. With him, each sitter knew where they were going, accepted to play this game, this power struggle, and forget their image to build with Jérôme another image: unique, different and free.
Laurent Abadjian
        





















































































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