Page 3 - KIMBERLEY pour Flip_Neat
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J’ai longtemps répété des messages de prévention dans les lycées et collèges
du Jura. Tabac, cannabis, alcool, binge drinking, conduites à risque, mutations
de l’adolescence, transgressions, respect de soi et de l’autre…
J’ai mobilisé tout mon enthousiasme et mon imagination souvent débordante.
J’ai fait évoluer mon discours au fil des ans car il fallait s’adapter en constatant
à quelle vitesse étonnante le comportement de nos adolescents se modifiait
sous nos yeux. Mais de cette expérience je ressors avec plus de doutes que
de certitudes.
J’ai longtemps cru que c’était la répétition des messages qui ferait leur force.
Or, par leur nature même, ces messages sont difficiles à répéter devant nos
collégiens et lycéens, très vite lassés par ces incitations à la sagesse et ces
mises en garde redondantes. On peut les comprendre !
Il m’est alors apparu comme une évidence qu’il fallait inventer un nouveau
procédé moins répétitif mais plus pertinent pour les interpeller.
Or, pendant ma carrière de médecin généraliste, j’ai aimé plus que tout
proposer à mes patients un subtil mélange à part inégale de savoir médical et
d’humour. Et ils me l’ont la plupart du temps pardonné.
C’est de là qu’est née l’idée de cette pièce de théâtre « décontractée » qui
espère provoquer en arrière-plan une réflexion sur le difficile problème du
tabagisme des adolescents. Pour sauver la face et montrer aussi que je
pouvais être sérieux, j’ai ajouté une brève documentation médicale pour en
faire le petit livre que vous tenez entre les mains.
Rien ne prouve, hélas, que ce travail constitue une avancée salutaire pour
promouvoir la réflexion des adolescents sur le tabagisme et sur la réduction
des risques.
Il faudra encore trouver bien des scénarios d’approche, des complicités
partagées et des techniques nouvelles pour atteindre notre but qui –il faut le
dire- semble aujourd’hui encore bien lointain.
« Arrête voir un peu ta tchatche, tu plombes l’ambiance » dirait Kimberley dont
vous allez bientôt faire la connaissance…
Et comme dans la pièce, j’obtempère !
