Page 6 - Ni la Nature ni la Vie ne sont Lisses 2
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Une foule bruyante déambule Plaza Major de la nuit fatigué, dans le cloitre je suis entré
les enfants courent, ou jouent au matador au-dessus du couvent se dresse un fier cyprès
les vifs tambourins des gitans saltimbanques sous les arcades une ombre pressée chemine
ensorcellent tes longues nuits belle Salamanque un moine ensommeillé a laissé passer matines
sous les arcades des étudiants chamarrés seul dans ce jardin, à méditer devant les fleurs,
jouent la musique et les chants du passé envolée l’ivresse d’une nuit affublée de bonheur
« Cloitre à Salamanque »
pour un peu de soupe ou une pièce d’argent je revois un visage par les larmes raviné
le plus malicieux fait danser sa cape à rubans je n’aurais jamais du, jamais du te quitter
au petit matin la noble ville et ses rues vidées
attendent le son de cloche de la vieille faculté
les élèves assidus se retrouvent sur les bancs
où restent gravés les noms des amours d’antan
© Erick Gaussens Hillwater 2023