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Culture




                                                                                                                                      Aline Kundig, photographe genevoise






                                                                                                                                      Aline Kundig est une artiste rare dans le champ  de délicatesse entre l’œil de la photographe et  “Si Aline 
                                                                                                                                      actuel de la photographie et des arts plastiques,  son modèle, capté dans les petites choses de sa   Kundig est 
                                                                                                                                                       n
                                                                                                                                                       n
                                                                                                                                                     va
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                                                                                                                                                 es
                                                                                                                                               le
                                                                                                                                                 es
                                                                                                                                                                      e
                                                                                                                                                                       li
                                                                                                                                                                      e
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                                                                                                                                                                         r
                                                                                                                                                                        b
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                                                                                                                                                                        b
                                                                                                                                                                 f
                                                                                                                                                            t
                                                                                                                                                            t
                                                                                                                                                           u
                                                                                                                                                          o
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                                                                                                                                                               e
                                                                                                                                                                 f
                                                                                                                                                               e
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                                                                                                                                             ’
                                                                                                                                      parce  qu’elle est avant tout une femme libreee  vie mais attestant pourtant de la profondeur
                                                                                                                                      qui cherche et qui trouve, avec une sensibilité  artistique qui l’habite. Une photographie qui  absolument 
                                                                                                                                      personnelle  revendiquée  et  un  rapport  à  devient alors à la fois silencieuse et mélodieuse,   photographe 
                                                                                                                                      l’universel  très  personnel.  Découvrons  son  à  l’instar  de  ses  nombreux  portraits  de
                                                                                                                                      travail et cet univers.                musiciens ou d’artistes célèbres.      dans son 
                                                                                                                                                                                                                    rapport 
                                                                                                                                      La  photographie  comme  portrait  à  fleur  de  Derrière la délicatesse, l’exorcisme et la mort  poétisé au 
                                                                                                                                      peau                                   Le travail d’Aline Kundig à travers trente ans
                                                                                                                                      Depuis sa plus tendre enfance, elle entretient  de  recherches,  doit  d’abord  se  comprendre   réel, elle 
                                                                                                                                      un  rapport  au  réel  qui  dit  bien  son  désir  comme  une  tension  contradictoire  féconde.   est surtout 
                                                                                                                                      poétique de sublimation à travers les éléments,  Entre un succès attesté à travers les prix et les
                                                                                                                                      la nature, le paysage et les gens. Nantie d’un  commandes  prestigieuses  et  une  démarche   une artiste 
                                                                                                                                      diplôme de photographe, elle commence très  modeste ; entre l’espace infini et l’infiniment  qui utilise 
                                                                                                                                      vite  à  alterner  travail  de  commande  pour  proche  et  subtil ;    entre  un  séduisant  noir   toutes les 
                                                                                                                                      différents studios et magazines prestigieux et  et  blanc,  esthétique  même  du  medium
                                                                                                                                      explorations personnelles qui se poursuivent  photographique  et  des  sujets  troublants,   ressources 
                                                                                                                                      au long cours dans un travail sans cesse « in  radicaux, porteurs d’une réflexion sur la colère  plastiques 
                                                                                                                                      progress ».  Paris,  Zurich  puis  de  nouveau  et la mort, dépassant largement le « cliché » :   qui s’offrent 
                                                                                                                                      Genève où elle pose finalement ses valises, elle  dans  ses  plus  inquiétantes  séries,  elle  flirte
                                                                                                                                      s’invente un nouveau procédé artistique en se  volontiers avec une approche douce, brillante,  à elle.”
                                                                                                                                      rapprochant  des  éléments  les  plus  concrets  presque kitch, faisant flamboyer la couleur et
                                                                                                                                      de  son  environnement  et  atteste  de  manière  la  lumière  sur  un  sujet  pourtant  volontiers
                                                                                                                                      singulière  de  ce  qu’elle  vit  à  titre  personnel,  mortifère. Images jamais résolues de ces jeunes
                                                                                                                                      dans ses propres « mythologies individuelles ».  filles  sages,  apprêtées  comme  des  gisantes
                                                                                                                                      Ce  seront  d’abord  des  clichés  performatifs  dans  les  « Envolées » ;  images  mystères  aux
                                                                                                                                      sur la ligne de train de petite ceinture quasi  cadavres  d’animaux  à  peine  perceptibles
                                                                                                                                      abandonnée  à  Paris,  des  natures  mortes  de  dans   « Déconstructions »,   compositions
                                                                                                                                      fleurs dans son appartement à Zurich, ponctués  baroques évoquant à la fois les fêtes de Noël
                                                                                                                                      par des grands voyages où elle pose partout le  et la colère de l’abattoir. Il s’agit pour elle de
                                                                                                                                      voile mystique de sa série de « souffles », d’une  nous donner à voir dans le même temps ses
                                                                                                                                      beauté  noire  et  blanche  à  couper  le  souffle,  propres  tourments  ou  encore  ses  « visions »
                                                                                                                                      dans  les  paysages  les  plus  inspirants,  depuis  mais aussi de les ouvrir vers l’universel dans
                                                                                                                                      les confins du nord et jusqu’aux grands déserts  un  chassé-croisé  paradoxal  entre  séduction
                                                                                                                                      du sud.                                et  dérangeante  étrangeté.  Car  il  ne  faut  pas
                                                                                                                                                                             s’y tromper. Si Aline Kundig est absolument
                                                                                                                                      Récemment elle a entrepris un pèlerinage sur  photographe dans son rapport poétisé au réel,
                                                                                                                                      le Chemin de Compostelle  (3500 kilomètres  elle est surtout une artiste qui utilise toutes les
                                                                                                                                      en voiture aller-retour !) pour photographier  ressources plastiques qui s’offrent à elle. Ainsi
                                                                                                                                      des  stations  ...  Shell  (oui,  Shell,  « coquille »  de  la  large  palette  de  ses  expérimentations :
                                                                                                                                      en  anglais,  coquille  Saint-Jacques,  bien  sûr),  travail  « textile »  de  sacs  de  filles  (toujours
                                                                                                                                      « un road trip de Composhell », dit-elle avec  du  côté  féminin  inconvenant)  récupérés  de
                                                                                                                                      humour.                                différents  vêtements  (bézenville) ;  sculptures
                                                                                                                                                                             « Croix » faites à partir de tous les matériaux
                                                                                                                                      Et puis bien entendu il y a ses portraits qui  imaginables et qui questionnent avec humour
                                                                                 « Portrait d’arbres », Italie 2019                   sont chacun de petits miracles d’approche et  la  spiritualité  dans  son  rapport  à  notre
                                                                           w w w. d i va i n t e r n at i o n a l . c h               w w w. d i va i n t e r n at i o n a l . c h
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