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LE PARTIR DE NOUS
Elle – Je pars pour l’oubli, ma clé d’Amour.
Lui – Ose le partir : le néant t’attend !
Elle – Le piquant te va si bien Mon Amour.
Lui – Possessive jusqu’à ton partir, tu souris comme
une hyène.
Elle – Je suis à ton image intérieure, et tu joues
l’outrage de l’abandonné.
Lui – Abandonné aux abonnés de l’incertitude de
l’Amour vrai.
Elle – Vrai est la décadence de tes mots, des ruines
aux parloirs des fantômes.
Lui – Fantôme tu l’es déjà, et ressens ton aura en
filigrane posé sur un autre amant.
Elle – Amant, qu’importe le mot, si ton sensible y
croit, alors tu portes une fausse croix.
Lui – Croix de tes amants, d’une bataille à une autre,
elles sont les mêmes, encore, encore des larmes pour
les survivants.
Elle – Survivant tu l’as été à mes yeux, ta force de
séduction, et puis tu te révèles comme les autres.
Lui – Autre moi-même, je suis à présent une autre âme
sur une même peau.
Elle – Peau possédée de moi, tu vibreras encore et
encore aux années pleines de ton vide.
Lui – Vide, tu es cette coquille aux maquillages de
tes sourires tissés au fil carnassier.
Elle – Carnassier par jeu tu as émoussé Notre Amour, à
dégorger tes caresses hypocrites par excès.
Lui – Excès par défaut, en tout, tu as tari
l’essentiel de Nous et notre nudité était barbelé
de sous-entendu.
Elle – Sous-entendu du partir était aux premiers mots
de notre bouche.
Lui – Bouche d’écume, tu jouis.
Elle – Je jouis, je pars. La vie tient en ces deux
verbes au présent.
Lui – À présent, je suis sans fard pour ce départ.
Elle – Ta belle lumière m’a guidée à ta rade.
Lui – Tes voiles sont plus belles que l’arc-en-ciel
qui va t’accompagner.
Elle – Embrasse-moi.
Lui – A la tombe de tes lèvres j’en ressens tout le