Page 266 - test
P. 266

LE PARTIR DE NOUS

        Elle – Je pars pour l’oubli, ma clé d’Amour.
        Lui – Ose le partir : le néant t’attend !
        Elle – Le piquant te va si bien Mon Amour.
        Lui – Possessive jusqu’à ton partir, tu souris comme
        une hyène.
        Elle – Je suis à ton image intérieure, et tu joues
        l’outrage de l’abandonné.
        Lui – Abandonné aux abonnés de l’incertitude de
        l’Amour vrai.
        Elle – Vrai est la décadence de tes mots, des ruines
        aux parloirs des fantômes.
        Lui – Fantôme tu l’es déjà, et ressens ton aura en
        filigrane posé sur un autre amant.
        Elle – Amant, qu’importe le mot, si ton sensible y
        croit, alors tu portes une fausse croix.
        Lui – Croix de tes amants, d’une bataille à une autre,
        elles sont les mêmes, encore, encore des larmes pour
        les survivants.
        Elle – Survivant tu l’as été à mes yeux, ta force de
        séduction, et puis tu te révèles comme les autres.
        Lui – Autre moi-même, je suis à présent une autre âme
        sur une même peau.
        Elle – Peau possédée de moi, tu vibreras encore et
        encore aux années pleines de ton vide.
        Lui – Vide, tu es cette coquille aux maquillages de
        tes sourires tissés au fil carnassier.
        Elle – Carnassier par jeu tu as émoussé Notre Amour, à
        dégorger tes caresses hypocrites par excès.
        Lui – Excès par défaut, en tout, tu as tari
        l’essentiel de Nous et notre nudité était barbelé
        de sous-entendu.
        Elle – Sous-entendu du partir était aux premiers mots
        de notre bouche.
        Lui – Bouche d’écume, tu jouis.
        Elle – Je jouis, je pars. La vie tient en ces deux
        verbes au présent.
        Lui – À présent, je suis sans fard pour ce départ.
        Elle – Ta belle lumière m’a guidée à ta rade.
        Lui – Tes voiles sont plus belles que l’arc-en-ciel
        qui va t’accompagner.
        Elle – Embrasse-moi.
        Lui – A la tombe de tes lèvres j’en ressens tout le
   261   262   263   264   265   266   267   268   269   270   271