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MARIO NET ?

        L’espagnolette grince de son rire journalier. Le vent frais me
        taloche le plein du visage. Il est matin sur les hauteurs en
        compagnie d’un gypaète fidèle à sa ronde matinale. Si j’osais,
        je ferais un signe de la main. Je n’ose pas. D’ailleurs, je n’ose
        jamais. J’ai l’audace timide, et la naïveté toute disposé.

        Les montagnes sont belles sur l’horizon délavé d’un ciel aux
        paupières fermées d’étoiles. J’observe, le jour se déshabiller
        devant moi, l’air de rien, comme un passant qui suit sa route
        dans le ciel et le signe d’une belle journée.

        Et pourtant de toute ma hauteur vous pourriez me poser la
        question : « Est-ce que vous lapiez la cime des arbres de votre
        regard nu de désir ? ».

        Non, je n’avais à ce moment aucune attente. J’étais bien avec
        ce   léger   pincement   entre   la   faim   et   la   fin,   mais   rien   de
        contrariant sur… l’instant.

        Je ne fermais pas la fenêtre au bip-bip de ma messagerie qui
        en ouvrait une autre. Tiens, un SMS de mon ex. J’osais lire, je
        n’osais pas comprendre. Il était écrit : « si tu lis ce message,
        c’est que je viens d’embrasser du dixième étage le goudron du
        trottoir ».

        Je me suis assis sur le rebord de mon lit despotique par les
        nuits   de   flemmes,   d’inconscience   relative   de   désirs.   Sur   la
        table   de   chevet,   ta   photographie.   Mais   qu’est-ce   qu’une
        photographie   qu’une   mort   probable   qui   sourit   par
        inadvertance aux yeux d’une probable personne concernée.

        Je n’ai plus de larme depuis que tu es partie, en claquant cette
        fameuse   porte   en   chêne   qui   vibre   encore   quand   ma   main
        empoigne la poignée, je ressens toute ta haine et ce seuil qui
        d’un talon aiguille a brisé ce même jour comme s’il devait te
        retenir.

        Je   suis   de   nouveau   triste,   de   cette   tristesse   granitique
        insupportable. Je me lève. La fraîcheur s’impose maintenant,
        complètement dans la chambre et à… moi.
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