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Au XVIe siècle, à l’époque de la Réforme, l’autorité ecclésiastique avait été affaiblie par l’humanisme de la Renaissance qui pensait que l’individu avait le droit de résoudre par la raison ses problèmes personnels. L’individu doute et craint, intérieurement divisé par un problème de choix. La liberté de choix implicite à l’humanisme de la Renaissance, présuppose que les valeurs éternelles ne sont pas directement révélés à l’homme, mais doivent être conquises par l’action créatrice.
La Contre-Réforme voulut restaurer l’autorité ecclésiastique. Le concept de forme parfaite et de beauté de la Renaissance fût donc abandonné, et l’art religieux converti en moyen de persuasion et de propagande.
La persuasion a pour objet la participation. Une religion de type populaire et anti-intellectuel se propagea pendant deux siècles à travers tout le monde catholique (calvaires, chapelles, sanctuaires).
En architecture les formes agitées du Maniérisme se transformèrent dans des formes dynamiques, rassurantes et orientée de l’époque baroque.
Rebutée par la petitesse entêtée de l’âme humaine, je me propulse dans les airs bleutés de l’espace.
Ma peau re ète un ciel aux nuances immenses.
Parfois quelques hommes géniaux créent des paradis terrestres comme cette Eglise de Vierzehnheiligen (Balthazar Neumann 1687-1753) en Europe centrale où l’intérieur est un espace lumineux qui semble in ni, où il fait bon explorer les moindres recoins en s’élevant dans les airs le long de cette architecture baroque, joyeuse, légère.
La partie supérieure de mon corps épouse l’ondulation de murs qui induisent des clair-obscur vibrants.
Le sein gauche s’élève comme un dôme.
La lumière ruisselle avec tendresse, retenue, s’enroule délicatement autour du paysage féminin de mon torse bombé.
Il ne reste de gothique que la couleur de la lumière, devenue sacrée au moment où elle transperce les vitraux rubis et saphirs pour se déposer sur mon buste.
Christian Norbert Schulz
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