Page 57 - promenade3
P. 57
Kandinsky (1866–1944) en parlant de Cézanne :
Il élève la nature morte à un niveau tel que les objets extérieurement morts deviennent intérieurement vivants. Il traite ces objets de la même façon que
Cl’homme, car il avait le don de voir partout la vie intérieure.
eci n’a rien à voir avec les toges, les robes de cérémonie du Saint Empire
e
romain du XV siècle où les bleus rivalisent de puissance avec les rouges et
les jaunes transparents, quand le peintre décide si son drapé doit être souple, enveloppant, léger, d’autrefois rigide, lourd, hiératique, volontaire, énergique. Ce drapé aurait pu être un taffetas de par sa raideur, rendu mat par l’usure. Ses plis sont cassants à la manière des gravures au burin (ce dernier est l’un des principaux instruments utilisé en taille-douce, cette dernière est née vers 1430 dans le nord de l’Europe).
Méandres est comme le fragment d’une grande méditation, désolation, abandon. Juste une illusion de grandeur, de charisme et d’émoi où les blancs émergent dif cilement dans ce camaïeu sourd, violet–brun. Plusieurs plages claires sont conçues pour boire, boire jusqu’à plus soif, une eau longtemps attendue.
L’ensemble est sombre, tracé sur une toile brut en lin naturel comme les anciens sacs des PTT !
À l’occasion d’un sacri ce humain pour les dieux aztèques.
Du haut de la grande pyramide de Tenochtitlan.
Le drapé récupère le sang chaud qui se déverse dans les gouttières sculptées,
façonnées pour guider le sirop trop humain.
57