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Le blanc (...) apparait comme le symbole d’un monde où toutes les couleurs, en tant que propriétés matérielles et substances, auraient disparu. Ce monde est tellement au-dessus de nous qu’aucun son ne nous en parvient (...) C’est pourquoi le blanc agit également sur notre âme (psyché) comme un grand silence, absolu pour nous .
Kandinsky
Viennoiserie, silencieuse d’abord, se révèle au monde à la manière des premières notes du Requiem de Verdi, mais bugge au niveau de l’allégro agitato du Dies Irae. Elle se paralyse au moment où Mozart puis Verdi lui susurrent dans l’oreille que la mort n’est pas un objet d’effroi, mais une amie .
Les sons vous envahissent avec lenteur, langueur, retenus quelques instants dans l’antichambre d’un raz-de-marée qui précipite le  ux sanguin, envahit le cœur et l’esprit, irradie les membres de chaleur, parfume la peau, comme un anxiolytique dont l’effet agit depuis les arrière-fonds du cerveau.
Le semeur perpétuel disséminait, en un geste généreux, ses semailles tout le long des sillons d’un champ labouré. Les bras, les mains de Viennoiseries frémissent au gré des ailes d’une colombe, ébauchent un mouvement qui se déploiera, s’envolera dans les airs vaporeux d’un printemps ivre de pollen.
Une légère expression d’inquiétude  otte sur son visage d’aurore,  ottent les ombres sur le champs de Lis. La couronne d’or, décalcomanie fantasque d’une Vierge aux buissons de roses (Martin Shongauer) enserre la noirceur de ses cheveux pour la  xer au sol, la maintenir sur terre.
Accompagnés du Petit-Poucet rêveur, nous souf ons ces plantes herbacées, qui se transforment en boules plumeuses sur le bas-côté des chemins rocailleux. Égrenons au gré du vent des viennoiseries délicieusement éphémères !
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