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Le saule, La sauge, puis L’aune .
Tous ces sons en Ô baignent dans l’eau, la pénombre, la brise, le chuchotement, la solitude, le romantisme. La caresse sonore de sauge contraste avec l’intensité de la  eur éponyme d’un rose  uorescent acidulé qui électrise les synapses de l’œil.
Le rythme de la phrase comme une valse légère. La tonalité du discours comme une musique, une naissance virtuelle au rêve. La phonétique de la voyelle Ô contraint les lèvres à former un cercle. Le graphisme évoque la rondeur du ventre des Vénus de la Renaissance. La sonorité et le graphisme se renforcent mutuellement, se répondent, s’imbriquent, participent, suscitent un sens.
Ô, comme l’admiration, la déception, la joie.
L’illusion que chaque élément de l’Univers se rejoint, se re ète à l’in ni, comme un palais de glace. Ainsi qu’un microscope qui grossit toujours plus, démultiplie les images qui surgissent à l’intérieur d’autres images.
Un questionnement qui surgit à l’intérieur d’un autre questionnement. L’univers conçu comme une joyeuse chaîne de vie.
La femme représentée sur le tableau intitulé sauge s’admire dans les yeux du spectateur, à l’in ni.
Et l’autre sauge : un magni que pavot éclos entre ses lèvres offre son suc laiteux et vénéneux au voyageur imprudent.
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