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ORAN                                                                           5

                                                                                                                                          Lundi 27 Avril 2020

                                                                     Covid-19 - DARW

            1 100 REPAS CHAUDS OFFERTS AUX MALADES



                               ET AUX PERSONNELS DE LA SANTÉ




             L’élan de solidarité se poursuit à Oran. Les Oranais sont décidé à venir à bout de la pandémie du coronavirus, et ce, en se serrant les coudes.
             Quotidiennement de différentes aides sont offertes aux familles démunies, aux personnes atteintes du Covid‐19 et surtout aux personnels de
                                                  la santé mobilisés dans le cadre de la lutte contre cette pandémie.

                      B Samira           Canastel), et ce, par le conseil de
                 n effet la direction des af-  bienfaisance de la direction locale
                 faires religieuses et des  des affaires religieuses et des
            EWakfs de la wilaya d’Oran a  Wakfs (DARW). Les personnels
            offert, avant-hier, plus de 1 000  des deux hôpitaux mobilisés pour
            repas chauds aux personnes et  la prise en charge de ces per-
            enfants  atteints du coronavirus et  sonnes ainsi que les accompagna-
            aux personnels   qui veillent sur  teurs des enfants hospitalisés ont
            ces patients aux niveaux du CHUO  également bénéficié de repas
            et de l’hôpital de Canastel. Pas  chauds pour el iftar du premier
            moins de 1 100 repas chauds ont  jour du mois de ramadhan. Il faut
            été distribués, vendredi soir pour  noter dans ce cadre d’idées que
            el iftar, au profit des personnes et  l’élan de solidarité se poursuit
            des enfants hospitalisés à cause  dans la wilaya d’Oran. Les Oranais,
            de leur contamination au Covid-  citoyens et autorités multiplient
            19 au niveau du centre hospitalo-  les efforts depuis le début de la
            universitaire  Dr  Benzerdjeb  pandémie du coronavirus qui ra-
            d’Oran (CHUO) et l’établissement  vage le monde et qui a fait 415  Tous les jours des produits ali-  et des équipements de protection  santé mobilisés dans le cadre de
            hospitalier spécialisé pédiatrique  décès en Algérie et près de  mentaires sont distribués au profit  sont également offerts quotidien-  la prise en charge des malades et
            Boukhroufa Abdelkader   (EHS –  194 000 morts à travers le monde.  des familles démunies, des repas  nement aux personnels de la  dans la lutte contre le Covid-19. 
                                                   Le personnel médical d’Oran face au Covid-19

                                                  Faire reculer "l’ennemi invisible"

            Des médecins et des infirmiers  contrôler mes émotions", recon-  nous", rétorque Nassima, une  lades et les nettoyer", explique le  consacrer entièrement aux pa-
            d’Oran ont préféré renoncer à la  nait-il.                jeune infirmière qui a choisi vo-  même spécialiste.      tients. "Nous sommes plus utiles
            chaleur de leurs foyers pour des  "Cette mission d’être auprès des  lontairement de rejoindre l’équipe  Ce chef de service, présent à son  ici qu’à l’hôtel, où tout le monde
            chambres d’hôtel impersonnelles  malades du Covid19, je l’ai accep-  Covid19 de l’EHU.  service toute la journée, sept jours  est confiné ", soutient Nesrine,
            et anonymes. Confinés loin de  tée naturellement ", explique sans                      sur sept, demeure un moment si-  une infirmière au service de réa-
            leurs familles, ils sont mobilisés au  regret ce spécialiste, estimant que  Travaillant au sein du service de  lencieux lorsqu’on l’interroge sur  nimation.
            centre Covid19 de l’EHU "1er no-  "lorsqu’on prend la décision d’in-  chirurgie maxillo-faciale, elle fait  les risques d’exposition et la mort.  Au centre de tri, aménagé au ni-
            vembre" pour relever le défi : celui  tégrer la corporation des blouses  le choix de rejoindre l’équipe du  Son flegme, affiché jusqu’alors,  veau de la crèche de l’EHU, la chef
            de sauver des vies en exposant la  blanches, on doit se préparer à  Pr Larbi Khemliche, chef de ser-  fléchit pour céder sa place à une  de service, le Dr Tayeb, seule in-
            leur au danger.              faire face à toutes les situations,  vice de réanimation, réservé aux  vive émotion. Les quelques se-  fectiologue de l’établissement
            Incontestablement, la majorité  même les plus difficiles".  cas les plus graves du coronavirus.  condes que dure son silence sem-  hospitalier, est épuisée. Elle est le
            des praticiens de la santé méritent                       Le ton ferme et le regard déter-  blent longues et interminables.  premier médecin à recevoir les
            toute la considération et la recon-  S’exposer au danger de la  miné, Nassima estime qu’elle ne  Plongé dans la réflexion, il finit  cas suspects et confirmés comme
            naissance de la société pour avoir  contamination         fait que répondre à l’appel du de-  par lâcher : "la foi est mon seul re-  elle se charge des premiers exa-
            répondu, sans hésiter ou réfléchir,                       voir. "Le pays a besoin de nous",  fuge dans les moments de doute,  mens et de l’orientation du ma-
            à l’appel.                   Hanane est une jeune infirmière.  lance-t-elle d’une voix pleine de  de peur et d’angoisse".  lade.Une trentaine de patients se
            "C’est un devoir", se contente de  Elle vit depuis plusieurs semaines  conviction et de fierté.  Malgré ses bonnes convictions et  présentent chaque jour au centre
            dire le Pr Lellou, pneumologue de  une situation particulière. Réqui-  Dans le service de réanimation,  son incontestable professionna-  de tri.
            formation et coordinateur du cen-  sitionnée avec l’équipe du Pr Lel-  malgré la grande pression que vi-  lisme, le Pr. Khemliche, père d’en-  Après un entretien pour mesurer
            tre Covid19 de l’EHU d’Oran. A 75  lou, elle s’est vue obligée de se  vent les équipes médicales, une  fants en bas âge, se sent parfois  le risque d’exposition de ces per-
            ans, il ne compte plus les heures  séparer de sa fille âgée d’à peine  certaine ambiance familiale se  vulnérable. "Dans ces moments  sonnes, selon les cas, certains su-
            de présence sur son lieu de travail.  un an, pour la confier à ses  ressent. Dans une grande salle,  où le bout du tunnel semble loin-  bissent des tests rapides. D’autres
            Tel un soldat sur le front, son seul  grands-parents, cessant brusque-  autrefois réservée aux réunions,  tain, il n’y a que la foi qui peut  des testes standards. Certains
            souci : faire reculer "l’ennemi invi-  ment l’allaitement du bébé.  médecins et paramédicaux se re-  nous redonner confiance ", dit-il  sont soumis à un scanner. Les au-
            sible".                      "Un sevrage en catastrophe", re-  trouvent, discutent, plaisantent, ri-  d’une voix vibrante.  tres sont priés de rentrer chez eux
            Toujours au chevet de ses pa-  grette-t-elle, tout en reconnais-  rent ou partagent les repas.                      et de rester vigilants jusqu’à
            tients, des cas confirmés de  sant qu’elle avait elle-même du  "Cette ambiance nous permet de  Se reposer, un vœu pieux  l’éventuelle apparition des symp-
            Covid19, le Pr Lellou, arrive au bu-  mal à accepter cette soudaine sé-  décompresser et de se ressour-             tômes.
            reau dès 8h00 du matin pour ne  paration.                 cer", reconnait le Pr Khemliche,  Le rythme de travail dans les ser-  La mine épuisée, les yeux cernés
            repartir que vers minuit. Un  Malgré son inquiétude, elle pré-  qui passe beaucoup plus de  vices qui prennent en charge les  et le regard vide, le Dr Tayeb
            rythme éprouvant. "La satisfaction  fère positiver. "J’espère que la  temps à son poste depuis la mise  cas Covid19 est souvent infernal.  continuera sur le même rythme
            de voir les gens guérir et rejoindre  pandémie disparaitra pour qu’on  en service du centre Covid19 à  Les équipes médicales et paramé-  jusqu’à la fin de sa journée. "C’est
            leurs familles en vaut la peine",  puisse reprendre nos vies habi-  l’EHU.             dicales ne comptent plus leurs  notre devoir. Les patients ont be-
            précise-t-il, avec cette expression  tuelles", avance-t-elle, avec un  Si toutes les équipes médicales en  heures. Les chefs de service sont  soin de nous ", dit-elle, ajoutant
            de sérénité qui ne le quitte jamais.  soupir qui en dit long sur la peine  charge des cas du Covid19 sont  mobilisés toute la journée, tous  qu’il n’est pas question pour elle
            Le calme et la sérénité de ce spé-  qu’elle endure, tout comme d’au-  exposées, le risque est multiplié  les jours de la semaine et jusqu’à  de faillir à sa mission.
            cialiste qui se déplace d’une  tres mamans traversant ce genre  par 160 dans la salle de réanima-  des heures impossibles.  Le repos ne fait pas partie de son
            chambre de malade à l’autre, avec  de situations.         tion.Les soins des malades intu-  A la réanimation, les paramédi-  programme ni de ses projets pour
            un minimum de protection, est  "Nous avons toutes et tous des  bés exigent des médecins et des  caux sont censés assurer des bri-  l’instant. "Lorsque tout sera fini,
            presque déconcertant.        familles qui nous attendent et qui  paramédicaux un contact très  gades de six heures, mais une  on verra", confie cette spécialiste,
            "C’est un peu mon caractère. J’ai  ont besoin de notre présence au  étroit. "Il n’y a pas que les soins à  bonne partie choisit de prolonger  en se dirigeant vers les malades
            toujours eu cette capacité de  quotidien t qui s’inquiètent pour  prodiguer, il faut changer les ma-  les horaires de travail pour se  qui l’attendent.
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