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             Jeudi 05 Septembre 2019

                                                                                    Festival du Diwane à Bechar

                                                                                           1ER PRIX


                          Histoire

                  Le royaume                                    POUR LA TROUPE OULED

                   de Koukou                                      EL GAÂDA D’AÏN-SEFRA


             (1514 – 1730),
                                                               La troupe Ouled El Gaâda d’Aïn‐Sefra (Wilaya de Naâma) a remporté le premier prix de la
                 une histoire                                 12ème édition du Festival culturel national de musique et danse Diwane, clôturée mardi en

                                                                                                    soirée à Bechar.
                       oubliée


            Qui n’a pas entendu parler du royaume de Koukou,
            cette petite monarchie, qui a su, pendant une pé-
            riode relativement proche de nous, régner en maî-
            tre absolu dans toute la Kabylie, dont l’impact a
            gagné le nord donnant par là même, un nom à une
            montagne de l’Algérois que l’on Appelle encore de
            nos jours ‘‘Djebel Koukou ». 
            Le village Koukou fait partie du Arch des Ath Yahia,
            qui est aujourd’hui une commune de la daïra de Aïn
            El Hammam, situé sur la RN 71 reliant justement Aïn
            El Hemmam à Azazga. Le village de Koukou qui cul-
            mine à 940m d’altitude, demeure l’une des rares ré-
            gions de la Kabylie qui conservent encore
            pleinement ses us et coutumes et qui attirent
            chaque année un nombre considérable de per-
            sonnes, qui, venant en pèlerin, qui, en simple visi-
            teur pour constater de visu, les derniers vestiges
            d’un royaume fondé vers la fin du XVI siècle.
            Sidi Ahmed Ou El Kadi qui vola au secours de
            Aroudj Barberousse, dans son combat contre les es-
            pagnols, décida juste après la bataille, de retourner
            sur la terre de ses ancêtres et s’installa avec sa fa-
            mille dans ce village ou il dut fonder son premier
            royaume. L’estime de sa famille et notamment son
            ancêtre, le marabout, Abou El Abbas lui a valu cer-
            tainement un retour plus que triomphant et ne
            trouva aucune difficulté à trouver l’aide nécessaire
                                                                   ette troupe composée essen-  Kheira" de Ghardaïa, qui mérité l’une  rendu au Maâlem Boufeldja Djedi, un
            au sein de ses compatriotes et ne chercha de ce fait,
                                                                   tiellement de jeunes musi-  des trois premières places eu égard à  des plus anciens musiciens Diwane
            jamais à retourner dans son royaume de jadis.
                                                              Cciens issus de la tradition   la parfaite maitrise par sa Maalma  de la région de Bechar, qui a dédié
            Afin de bâtir rapidement son nouveau royaume, il
                                                              Diwane de la même région, a réussi  Lalla Kheira, du jeu du Goumbri, ins-  une grande partie de sa vie à la pro-
            n’hésita pas à rassembler autour de lui tous ceux
                                                              à convaincre le jury de cette édition  trument à cordes à la base de la mu-  motion de ce genre artistique tradi-
            qui désiraient combattre sous ses ordres et qui ac-
                                                              sur sa présentation, sa maîtrise de la  sique Diwane, ont estimé des  tionnel à travers la région de Bechar
            cepter de le servir en tant que roi avec tous les  scène, sa chorégraphie et la dextérité  spectateurs et chercheurs locaux en  et ailleurs.
            égards qui sont dus à son rang.                   et l'authenticité de sa prestation.  patrimoine culturel présents à cette  La soirée de clôture de ce festival (31
            Le village de Koukou a connu ses heures de gloire  La deuxième place est revenue aux  édition.                   août-3 septembre) qui a été animée
            et la dynastie des Ath El Kadi, régnera sans difficulté  jeunes membres de la troupe "Ouled  Au cours de la cérémonie de clôture  par le groupe "Chraâ" de Kenadza
            aucune jusqu’en 1527, tandis que l’extinction défi-  Ahl Tarh" de Bechar, tandis que la  de cette édition, un vibrant hom-  (wilaya de Bechar), a été marquée par
            nitive du royaume interviendra en 1750, après que  troisième place a été obtenue par  mage a été également rendu au  une forte présence du public, notam-
            la famille royale eu connu des dissensions majeures,  "Ahl Diwane Jil Sayed", également de  doyen du Diwane dans le pays, en  ment les jeunes qui ont apprécié l’or-
            dues aux partages des biens entres deux branches  Bechar.                        l’occurrence le Maâlem Mohamed  ganisation de pareille manifestation
                                                              Le prix spécial de cette manifestation  Bahaz, l’un des ténors des traditions  consacrée à une musique et choré-
            princières.
                                                              musicale et culturelle à laquelle a pris  sacrés et profanes du Diwane, qui  graphie qui a voyagé à travers le
            De nos jours, le royaume de Koukou n’est plus ce
                                                              part à son volet compétition, une  s’est dit très heureux de cette louable  temps, grâce aux femmes et hommes
            qu’il était si ce n’est un village presque perdu dans
                                                              douzaine de troupes de différentes  initiative des organisateurs du festi-  qui ont su transmettre ce patrimoine
            les confins du Djurdjura. Les quelques vestiges en-
                                                              régions du pays, a été attribué à la  val.                     culturel et artistique aux nouvelles
            core debout sont les seuls témoins de son passé cé-
                                                              troupe "Dendoun feminin Lalla  Un autre hommage a été également  générations des gens du Diwane.
            lèbre, glorieux et pleins de secrets. Il y a notamment
            le sanctuaire des Aït Yahia sur l’emplacement même
            de Koukou appelé ‘‘Taqourabt Bou El Kadi » et celui                                         Alger
            d’Achallam, qui chaque année regroupe toute la
            descendance des Ath El Kadi qui vient se recueillir  Inauguration d’un théâtre scolaire
            sur la terre des ancêtres
            Ce site pittoresque, imbriqué entre villages et col-  Un théâtre pour enfants, destiné à  (présent à la cérémonie d’inaugura-  tous les établissements éducatifs re-
            lines gagne à être visité et revisité comme son his-  l'apprentissage pratique de cet art en  tion), est destinée la formation au  levant de la commune d’Alger-centre,
            toire gagnera à être lue, relu et enseignée dans nos  milieu scolaire, a ouvert ses portes  théâtre par l'apprentissage à travers  a souligné M.Bettache.Une enve-
            écoles. Un pan de notre histoire qui manque       hier à l’école primaire "El Khansaa"  la représentation de pièces et des  loppe de "60 millions" de dinars a été
            comme une partie d’un puzzle.                     d’Alger à l’occasion de la rentrée sco-  ateliers, encadrés par des profession-  mobilisée pour la réalisation de ce
                                                              laire 2019-2020.                nels du Théâtre municipal d'Alger-  projet entamé en 2017, a précisé le
                                                              En présence du président de l’APC  centre. D’une capacité de 54 places,  P/APC, notant que cette réalisation
                                                              d’Alger-centre, Abdelhakim Bettache,  cet édifice, premier à l’échelle natio-  n’est qu’une "réhabilitation" d’un es-
                                                              cette structure qui porte le nom du  nale, devra accueillir des spectacles  pace culturel, fermé depuis quarante
                                                              comédien Ahmed Kadri dit Krikèche  de théâtre au profit des écoliers de  ans.
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