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MONDE ARABE                                                                        09


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                                                                        Moyen-Orient


                                COVID-19: LA CRISE DE TROP



                    Les pays en proie à un conflit au Proche et Moyen-Orient ont besoin d’un soutien de toute urgence pour freiner la propagation
                     du Covid-19 et se préparer à un après-crise qui risque d’être dévastateur, prévient Fabrizio Carboni, le représentant régional
                                                          du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
                 e  Moyen-Orient  est  aujourd’hui
                 confronté à la double menace d’une
            Lépidémie  de  coronavirus  dans  les
            zones de conflit et d’une crise socioécono-
            mique imminente qui, conjuguées, pour-
            raient  avoir  de  graves  conséquences
            humanitaires", souligne M. Carboni le di-
            recteur régional pour le Proche et Moyen-
            Orient au CICR dans un communiqué rendu
            publique vendredi.
            En effet, de l'avis du représentant du CICR,
            la pandémie de Covid-19 risque d’entraîner
            dans son sillage "un séisme socioécono-
            mique mondial", qui risque de frapper les
            zones de conflit de la région, où "des mil-
            lions de personnes pâtissent déjà de la pé-
            nurie ou de l’absence totale de soins de
            santé, de nourriture, d'eau et d'électricité,
            de la perte de leurs moyens de subsistance,
            de la hausse des prix et de la destruction
            des infrastructures".
            A ce titre, le responsable régional, soutient
            que "les besoins humanitaires déjà criants  l’on veut, demain, sauver des vies, préserver  le couvre-feux, "font que de nombreuses  de rue se sont retrouvés du jour au lende-
            vont augmenter, tandis que de nouveaux  les moyens de subsistance et garantir la sé-  personnes ont du mal à pourvoir à leurs  main sans gagne-pain. En outre, le passage
            apparaîtront, si la communauté internatio-  curité  économique                             besoins  et  à  ceux  au télétravail pourrait "laisser beaucoup de
            nale ne tient pas compte, dans sa réponse  des  habitants  de  la  Risque d'une hausse des maladies  de  leur  famille  ou  monde à la traîne. A terme, le nombre de
            à la pandémie, des risques de répercus-  région".  Bien qu'elles  chroniques et la malnutrition  n’y   parviennent  personnes souffrant de la faim, de malnu-
            sions socioéconomiques qui y sont liés".  soient indispensables, les mesures de dis-  tout simplement pas", ajoute Carboni.  trition, de maladies chroniques et de stress
            Aussi, faut-il soutenir, que "les autorités et  tanciation sociale décrétées dans la région  Puisque, explique-t-il, les petits commerces  en raison de difficultés économiques risque
            les intervenants locaux dès aujourd’hui, si  comme ailleurs, tels que le confinement ou  sont fermés, les cafés aussi et les vendeurs  de s’envoler", avertit le responsable.

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               Le Monde diplomatique souligne l'"échec du modèle



                                         de développement" dans le pays



            L'échec du modèle de développement ma-  (91e), qui tous deux figuraient dans la par-  pement marocain" réside dans l’investisse-  mat délétère au sein du royaume, qui pèse
            rocain a été souligné dans le dernier nu-  tie  "développement  humain  élevé".  "De  ment "composé à 70 % de fonds publics",  en premier lieu sur les militants du hirak du
            méro  du  mensuel  français  "Le  Monde  quoi agacer l’élite marocaine", fait remar-  mais aussi dans la qualité de l'investisse-  Rif". Il a rappelé, dans ce contexte, que de-
            diplomatique" qui a fait un inventaire cri-  quer le journal français. Citant un expert  ment qui "ne génère ni suffisamment de  puis le début des manifestations, en 2017,
            tique de la situation politique et écono-  marocain,  spécialiste  du  développement  croissance ni suffisamment d’emplois" mal-  "plusieurs centaines de manifestants ont
            mique  de  ce  pays.  Dans  un  reportage  territorial, Taïeb Aisse, Le Monde diploma-  gré son bon taux (32%).   été condamnés, pour certains à vingt ans
            intitulé "Au Maroc, ‘on te traite comme un  tique explique que "cette 121e place tra-  "Le  manque  de  ressources  ne  constitue  de  prison  ferme"  et  qu'à  fin  2019,  "cin-
            insecte’",  ce  journal  reprend  le  constat  duit une réalité très crue". Autrement dit, "il  donc pas la première cause des déséquili-  quante-cinq  étaient  toujours  détenus.
            donné par le roi Mohammed VI qui " a of-  y a 10 % de citoyens en situation de pau-  bres économiques", a-t-il ajouté. Poursui-  Début février, plusieurs d’entre eux enta-
            ficiellement reconnu les limites" du modèle  vreté extrême, totale". Selon ce mensuel, le  vant son analyse, cet économiste juge que  maient une grève de la faim pour protester
            marocain, lancé en grandes pompes lors  Maroc accuse un retard dans un autre do-  les difficultés du Maroc "ne découlent pas  contre  leurs  conditions  de  détention".
            des premières années de son règne. Les  maine pris en compte, aussi, par le PNUD  uniquement des choix discutables du pa-  "Signe d’une impatience grandissante au
            Marocains qui rêvaient d'une meilleure vie  pour son classement: l’éducation. Il rap-  lais, elles sont aussi structurelles, inhérentes  sein de la population, des milliers de per-
            au  lancement  de  ce  modèle,  n'ont  pas  pelle, à ce propos, qu'une étude de la revue  à l’économie de rente et de monopoles".  sonnes ont défilé le 23 février dans les rues
            tardé, d'ailleurs, à déchanter. "Au Maroc, les  internationale d’éduca-  L'investissement, premier  "C’est  l’autre  face  de  de Casablanca pour dénoncer la baisse du
            illusions  s’évaporent  comme  les  nappes  tion de Sèvres juge "vi-                    l’échec  du  pari  sur  pouvoir d’achat, l’ampleur de la corruption
                                                                     échec du modèle marocain
            phréatiques  sous  la  double  ponction  du  tale   une   réforme                       l’économie de marché.  et la dégradation des droits humains", a-t-
            tourisme de masse", souligne le journal, af-  radicale qui permettra au système éducatif  La rente, c’est-à-dire une rémunération sans  il ajouté.
            firmant  que  "la  Cour  des  comptes,  la  marocain de progresser et de remplir ses  travail ni valeur ajoutée, gangrène l’activité  "La fin d’une ère approche-t-elle ?", s'est
            Banque Al-Maghrib (la banque centrale) et  missions".                   économique", a-t-il soutenu. Le mensuel  demandé d'ailleurs le journal qui s'est in-
            le Conseil économique, social et environ-  Dans le domaine de la santé, également  français relève, en outre, que le Maroc "de-  terrogé également sur "le comportement
            nemental (CESE) ont tous trois alerté sur les  pris en compte dans le classement de l’IDH  meure empêtré dans un système fiscal +in-  du roi lui-même". "Il n’était pas présent en
            problèmes structurels du pays" dans leurs  établi par le PNUD, "le problème est struc-  juste  et  inefficace+"  et  que  le  royaume  septembre 2019 à l’enterrement de Jacques
            derniers rapports. Le mensuel français re-  turel", estime le journal qui cite un médecin  "s’est toujours refusé à mener une réforme  Chirac, un grand ami de son père, ni en oc-
            lève,  à  ce  titre,  le  bas  rang  du  Maroc  à  généraliste marocain,  Othmane Boumaalif.  dans ce domaine". Il estime, par ailleurs,  tobre  à  Sotchi  pour  le  sommet  Russie-
            l'échelle mondiale en terme de développe-  "Au Maroc, c’est simple: c’est tout un sys-  que l'enveloppe accordée à la sécurité (7,32  Afrique,  où  il  avait  délégué  son  chef  de
            ment  humain  (IDH),  établi  par  le  Pro-  tème de santé qu’il faudrait créer", juge ce  milliards d’euros) "demeure considérable".  gouvernement. En dehors des effets d’an-
            gramme  des  Nations  unies  pour  le  jeune médecin, soulignant que le pays "de-  "C’est tout juste un peu moins que le pre-  nonce, que pense-t-il, entouré de ce cabi-
            développement (PNUD). En effet, le Maroc  meure  un  gigantesque  désert  médical".  mier poste de la loi de finances 2020, à sa-  net  royal  dont  l’effectif  atteindrait  deux
            occupait en 2019, la 121e place dans la ca-  L'économiste marocain Najib Akesbi, cité  voir le service de la dette, qui atteint 9,17  mille personnes ? Sa discrétion annonce-t-
            tégorie "développement humain moyen",  dans le reportage, estime, pour sa part, que  milliards d’euros", a-t-il précisé. Sur le plan  elle de grands changements à venir ? ", a-
            loin  derrière  l’Algérie  (82e)  et  la  Tunisie  le premier échec du "modèle de dévelop-  politique, le journal a mis en avant "le cli-  t-il conclu.
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