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4 ACTUALITE

Dimanche 03 Novembre 2019

Prise en charge du cancer

NÉCESSITÉ D’"INSTITUTIONNALISER"

LA CONCERTATION PLURIDISCIPLINAIRE

La bonne prise en charge des cancéreux passe par "l’institutionnalisation" des réunions de concertation pluridisciplinaire au niveau des éta‐
blissements de santé, a plaidé ce samedi, à Alger, le Pr Kamel Bentabak, président de la Société algérienne de chirurgie.

e plan Cancer 2015-2019 ciliter le parcours" de leurs pa-
n’est pas accompli puisque tients : "C’est la meilleure façon de
Lnous attendons toujours diminuer leur atteinte psycholo-
l’institutionnalisation des réu- gique, de les accompagner et de
nions de concertation pluridisci- les guérir car, aujourd’hui, il est
plinaire en intégrant les malades possible de guérir du cancer», ar-
dans des protocoles de soins, car gumente-t-il.Le Pr Bentabak a in-
nous avons compris que c’est la sisté, à ce propos, sur "l’effort
seule façon de bien prendre en psychologie" à entreprendre avec
charge les cancéreux dès lors que les malades atteints de cancer afin
son parcours est tracé", a déclaré qu’ils aient "confiance" et qu’ils
le Pr Bentabak, en marge du sachent que cette redoutable pa-
27ème Congrès national de chi- thologie "ne va pas évoluer plus
rurgie.Le spécialiste, par ailleurs rapidement qu’ils ne le croient".
chef de service en chirurgie onco- Ces derniers, explicite-t-il, étant le
logique A, au Centre Pierre et plus souvent enclins à vouloir être
Marie Curie (CPMC) d’Alger, fait opérés alors que la chimiothéra-
savoir qu’au niveau de cette struc- pie et la radiothérapie "peuvent
ture, cette approche, en vigueur parfois intervenir en premier lieu".
de par le monde, est "pratiquée Abordant l’objet du Congrès, le
depuis quatre (04) mois mais président de la Société nationale
qu’elle est, pour l’heure, difficile- de Chirurgie a fait savoir que cette
ment applicable partout en Algé- rencontre scientifique de deux
"technicité particulière". lieu pluridisciplinaire", précise-t-il, la thématique de la "réhabilitation
rie".Défendant cette idée, jours abordera des thèmes d’ac-
"Il s’agit de mettre notre expertise déplorant que ces derniers "arri- améliorée" post-chirurgicale, la-
l’intervenant estime qu’elle est tualité tels que les cancers diges-
et nos connaissances au profit des vent souvent en consultations à quelle suppose de "mettre le ma-
"nécessaire pour que ce ne soit tifs (colorectaux), placés en pole
plus jeunes praticiens exerçant à un stade métastatique". lade au centre du processus de
plus les malades qui se déplacent position des types de cancers en
travers le territoire national, et ce, Outre les pancréatites aigues, les prise en charge de sorte à ce qu’il
entre les praticiens et errent entre évolution en Algérie, citant no-
dans la perspective d’une prise en lithiases vésiculaires et biliaires, participe lui-même à sa propre
les hôpitaux", notant qu’il appar- tamment celui du rectum, dont la
charge des malades dans un mi- cette édition abordera également guérison", conclut le spécialiste.
tient plutôt aux praticiens de "fa- prise en charge nécessite une
La moudjahida Salah Fatima-Zohra
Itinéraire d’une infirmière au service de la Révolution

La moudjahida Salah Fatima- accomplissait avec sérieux et bra- femmes et récupéré des armes soins aux populations locales, cette spécialité. Elle a été orien-
Zohra, plus connue sous le nom voure, elle a été souvent chargée avant de se rendre, à bord de fournir des médicaments aux ma- tée, ensuite, vers l’hôpital "Maré-
de Malika, a revisité, à l’occasion d’acheminer les armes aux fidaïs deux camions, à une habitation lades et aider à l’accouchement chal Lyautey", toujours à Rabat,
du 65ème anniversaire du déclen- pour faciliter l’accomplissement d’un dénommé Abbès, dans le des femmes enceintes. pour se spécialiser en gynécolo-
chement de la guerre de libéra- de leurs missions. mont El Abbad, sur les hauteurs Au cours d’un accrochage, la gie obstétrique.
tion nationale, la contribution de Salah Fatima-Zohra garde tou- de Sabra, dans la wilaya de Tlem- moudjahida "Malika" a été bles- Au début de 1960, sur ordre du
ses sœurs moudjahidate ayant re- jours en mémoire des événe- cen", se rappelle la moudjahida. sée par balle au pied. Malgré sa Commandement de l’ALN, elle est
joint les rangs de la Révolution ments ayant marqué son blessure, elle a courageusement revenue au Djebel Asfour, à Béni
pour devenir des infirmières et itinéraire de combattante et aux- Déterminée à porter secours poursuivi sa mission d’infirmière. S’nouss, où elle a rencontré le Co-
assurer soins et secours aux quels elle a pris part, comme la aux moudjahidine "En compagnie de Rabéa, j’ai lonel Othmane.
moudjahidine et aux populations réunion secrète tenue au lieudit " continué à soigner les frères. Affectée ensuite au camp des
civiles. Club Sâadane" à Sidi Bel-Abbès, A Tlemcen, Salah Fatima-Zohra a Je me suis ensuite refugiée dans moudjahidine à Ahfir, à la fron-
Native en 1938 de Bab El Assa, en présence des défunts Ferhat rencontré certains chefs de la ré- les monts de Garn Zahra, à Béni tière algéro-marocaine, elle fera
dans la wilaya de Tlemcen, elle ra- Abbès, Cheikh Azza Abdelkader gion dont le capitaine Si Idriss, les S’nouss, zone réputée pour ses la connaissance du capitaine Ben-
conte avoir appris le métier d’in- et Si Tahar. lieutenants Si Lakhdar, Si Châa- pistes à accès accidenté et diffi- lazreg Mohammed, dit Abdelaziz,
firmière en assurant les premiers Lors de cet entretien, la moudja- bane et Si Zoubir. Elle a égale- cile. Je suis restée dans cette ré- secrétaire général du Colonel
soins en compagnie des moudja- hida a également évoqué les ment appris à se servir d’un gion une quinzaine de jours", Othmane, qui deviendra son mari.
hidate Zelmat Hafida et Leila Mef- poursuites engagées contre elle pistolet automatique. a-t-elle indiqué. Lors de cette ba- Le mariage a été célébré en 1961
tah, sous la direction du Dr par la police coloniale. "Ce qui Ensuite, elle a été affectée à la taille, certains moudjahidine sont à Oujda.La moudjahida "Malika" a
Mohamed Seghir Nekkache m’a obligée à quitter la ville pour zone II d’Aïn El Houtz (Tlemcen) et tombés au champ d’honneur, les également exercé comme infir-
d’Oran, avant de rejoindre le prendre la direction de Maghnia. désignée, en compagnie de la armes à la main. Un grand nom- mière aux camps des moudjahi-
combat libérateur national. Arrivée sur place, en mai 1956, j’ai moudjahida Dali Youcef Houria bre de soldats français ont été éli- dine de la zone frontalière
Ayant vécu son enfance à Sidi été rapidement arrêtée et empri- (Rabéa), comme infirmière pour minés. jusqu’au recouvrement de l’indé-
Bel-Abbès, cette moudjahida a sonnée dans la prison de ce poste soigner, dans des abris aménagés pendance nationale avant de
adhéré au parti nationaliste du de police durant trois mois", ra- dans les maquis, les combattants Parfaire sa formation s’installer définitivement à Oran.
MTLD avant d’être chargée de conte-t-elle, ajoutant que ce blessés. paramédicale Jusqu’à son départ à la retraite en
l’acheminement du courrier et de même poste a été la cible d’une Ces deux femmes, aidées par une 1995, elle exercera son noble mé-
la distribution des tracts et autres attaque des moudjahidine, la troisième infirmière, Meriem Fi- Au début de l’année 1959, "Ma- tier d’infirmière au Centre hospi-
publications du parti. veille de la fête nationale fran- roud (Houria), en compagnie de lika" a été affectée à l’hôpital talo-universitaire "Dr Benzerdjeb"
Cette combattante a rejoint les çaise, le 14 juillet 1956. leurs frères moudjahidine, ont "Avicenne" de Rabat pour para- d’Oran, où elle a laissé une bonne
rangs de l’ALN en 1956. En plus "Les moudjahidine ont réussi à li- sillonné les différents villages chever sa formation paramédicale impression parmi ses responsa-
de sa mission d’infirmière qu’elle bérer 20 prisonniers dont 6 d’Aïn El Houtz pour prodiguer les et décrocher un diplôme dans bles et ses collègues de travail.